BRUXELLES, 24 fév (AFP) - Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont décidé lundi d'examiner l'opportunité d'un embargo sur les armes dans la région des Grands Lacs. Les ministres, réunis à Bruxelles pour leur conseil mensuel, ont chargé leurs experts au sein du Comité politique "d'examiner l'opportunité et l'étendue géographique d'un embargo régional sur les fournitures d'armes et équipements militaires", selon le texte de leurs conclusions sur ce point à l'ordre du jour de leur réunion. Après avoir entendu un rapport récent du Commissaire européen à l'aide humanitaire, Emma Bonino, sur la situation des réfugiés et personnes déplacées en particulier dans l'est du Zaïre, les chefs de la diplomatie ont renouvelé leur "appel à toutes les parties à conclure un cessez-le-feu immédiat pour des raisons humanitaires" afin que l'aide nécessaire puisse être acheminée. Ils ont également "condamné la violation des droits de l'Homme et les atteintes aux droits humanitaires" dans la région. L'Union a
appuyé fermement les efforts de médiation de Mahmoud Sahnoun, représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies dans la région. M. Sahnoun est notamment chargé d'y préparer une conférence internationale sur la paix, la sécurité et la stabilité. Enfin, les Quinze ont réaffirmé leur "soutien pour les élections au Zaïre, considérées comme un élément-clé du processsus démocratique" et se sont félicités de la nomination du gouverneur civil du district de Braga (Portugal), Pedro Bacelar de Vasconselos, comme principal observateur européen du prochain scrutin. Plusieurs dizaines de militants d'organisations non-gouvernementales (ONG) belges avaient manifesté, munis de tam-tam, lundi matin devant le siège du conseil des ministres de l'UE. Ils ont exigé une intervention humanitaire internationale immédiate faute de quoi "des centaines de milliers de personnes coincées entre des militaires, des rebelles et des milices des deux camps (...) vont encore périr".