EMMA BONINO PRNE UNE POLITIQUE ÉTRANGRE COMMUNE
Le commissaire européen aux Affaires humanitaires était de passage hier à Genève.
Du Palais des Nations
Commissaire de l'Union européenne à l'Action humanitaire, Emma Bonino était hier en visite à Genève pour des entretiens avec le HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés), l'ouverture de la Commission des droits de l'homme et une conférence au Musée de la Croix-Rouge.
Avec son énergie habituelle et le a dénoncé devant la presse l'absence de politique étrangère commune entre les pays membres de l'Union européenne qui agissent "avec une cacophonie programmée". La recherche de positions communes devrais figurer au centre de la révision du Traite de Maastricht, a-t-elle rappelé. A fortiori, il est indispensable d'agir d'un commun accord avec les Etats Unis. Voilà ce qui lui permet d'espérer une issue à la crise des Grands Lacs, plus-tue les émissaires de l'ONU et de l'UE agissent en ce moment sur la base d'instructions communes. La réunion des protagonistes a Nairobi lui paraît la dernière chance pour éviter une extension du drame.
Critiquée dans le Herald Tribune d'hier, Emma Bonino s'est défendue d'utiliser l'action humanitairedans des buts politiques. Dans le camp de réfugiés de Tingi-Tingi au Zaïre, elle n'a pas voulu que l'on distribue de l'aide aux "vrais réfugiés" tout en laissant mourir de faim les génocidaires. "Mais c'est a d'autres instances politiques, voire militaires" qu'il appartiendrait de faire le tri nécessaire pour que les tortionnaires comparaissent devant des juges."
L'Union européenne sépare complètement son budget d'aide au développement de celui de l'assistance humanitaire. Mais et le exige d'avoir un accès direct aux victimes. A Cuba, par exemple, l'Union européenne prévoit d'envoyer des secours d'un montant de 8 millions d'Ecu, sans réclamer de contrepartie politique. Le gouvernement de La Havane a dû accepter de ne pas distribuer lui-même les secours.
Emma Bonino n'a pas cache son inquiétude face à la on des Albanais, que ceux-ci se trouvent en Albanie ou au Kosovo "C'est l'ensemble de la région qui est menacée d'explosion", a-t-elle affirme, espérant que les pressions internationales seront plus conséquentes et que l'on cessera d'accepter des élections qui n'ont de démocratiques que le nom.
P.-E. Dentan