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Conferenza Emma Bonino
Bonino Marta - 3 aprile 1997
Humanitaire * La Libre Belgique

LA CRISE ALBANAISE. QUELLE CRISE ?

La mission humanitaire que vont encadrer près de 5.000 soldats européens en Albanie ne répond pas à une crise alimentaire aiguë dans le pays des Aigles: c'est te paradoxe qu'ont largement évoqué, hier à Bruxelles, les députés européens qui entendaient, en audience, plusieurs responsables européens.

Emma Bonino, le commissaire chargé de l'aide humanitaire, reconnaît en effet qu'il "n'y a pas de disette actuellement en Albanie" mais des besoins, très ciblés, en aliments de base et en médicaments. La crise est davantage "politique et sociale".

TRES CIBLEE

La Commission européenne rejoint ainsi l'analyse de l'Onu qui estime que si aide il y a, celle-ci doit être délivrée aux orphelins, aux personnes âgées dans les homes et aux 140.000 familles déshéritées qui vivaient déjà de l'assistance publique avant la rébellion armée.

Une organisation comme Médecins sans Frontières (MSF) avait lancé la même mise en garde, il y a quelques jours, affirmant que trop d'aide pourrait déséquilibrer la société albanaise. "Nous n'avons pas encore trouvé un seul hôpital qui ait refusé de soigner un patient, nous n'avons trouvé aucun hôpital qui a cessé de fonctionner, nous n'avons trouvé aucun hôpital qui soit à court de médicaments", avait déclaré Wayne Ulrich après avoir visité environ 40 des 52 hôpitaux d'Albanie, avec un collègue belge, Hervé Remiche.

PROTEGER LES CONVOIS

La protection de l'aide humanitaire sera pourtant la principale mission de la force multilatérale, selon la résolution adoptée vendredi dernier à l'Onu. La force s'établira dans les ports et aéroports. Elle tiendra également des postes de contrôle le long des routes pour empêcher les bandits albanais de faire main basse sur les cargaisons.

Inutile de dire que cet aspect-là de l'opération est le plus délicat: les routes sinueuses, les cols à franchir sont des endroits rêvés pour tendre une embuscade. Près d'un demimillion d'armes lourdes et légères ont été pillées depuis le début de la rébellion, certaines pour l'exportation directe dans les réseaux de revente contrôles par la mafia, mais d'autres à consommation locale.

Les stocks, pourtant, ne manquent pas. "L'Union européenne (UE) a des dépôts en Croatie, en Macédoine et en Italie, a déclaré Mme Bonino. Ces stocks pourraient être facilement transférés."

Comme Mme Bonino avait insisté elle-même sur le caractère politique de la crise en Albanie, plusieurs députés se sont tournés à l'audience vers le représentant du Conseil M. Evangelides, qui remplaçait le diplomate néerlandais Jan de Marchant et d'Ansembourg, retenu à Tirana.

DES LISTES ELECTORALES DETRUITES

Les ministres européens des Affaires étrangères avaient, le 24 mars, exprimé le souhait d'oeuvrer dans la "coordination OSCE". Selon M. Evangelides, leur voeu sera peut-être exaucé ce jeudi à Athènes si Franz Vranitzky, le chef de mission de l'OSCE, accepte la présence a ses cotes d'un représentant de l'UE.

Le Conseil voit deux écueils pointer à l'horizon: comment convaincre les Albanais de rendre les armes et comment organiser les élections en juin si les informations sur la destruction des listes électorales dans de nombreuses municipalités albanaises se confirment.

Christophe LAMFALUSSY.

 
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