BRUXELLES - Le commissaire européen Emma Bonino a contesté mercredi les chiffres de déficit public publiés par la Commission européenne qui excluent pour le moment l'Italie du cercle des élus de la monnaie unique. "Je les trouve surprenants (les chiffres), si on les compare à ceux émis par d'autres sources autorisées", a déclaré le commissaire italien à l'action humanitaire et la pêche au cours d'un point de presse dans la soirée. Elle faisait notamment allusion aux chiffres publiés par le FMI qui placent le déficit public de l'Italie pour 1997 au même niveau que celui de la France et de l'Allemagne à 3,3% du PIB, soit au dessus de la barre qualificative de 3%. La Commission européenne a quant à elle placé l'Italie à 3,2% en 97 contre 3% pour la France et l'Allemagne. En réponse à une question, Mme Bonino a toutefois indiqué que la thèse d'un "complot" contre l'Italie n'était "pas très crédible". Mais elle a souligné que la situation de la France ne paraissait "pas aussi brillante que cela". De toute façon,

a-t-elle souligné, ces chiffres sont "encourageants" pour l'Italie car "il y a un an le but de la monnaie unique lui paraissait complétement hors d'atteinte". Mme Bonino a également considéré que certains passages de la recommandation de la Commission à l'égard de son pays pourraient "lui donner un coup de fouet" en le poussant à des réformes de structure sur les réformes publiques. Selon des sources communautaires, les deux commissaires italiens Emma Bonino et Mario Monti (marché intérieur) ont discuté -en ordre dispersé- les chiffres de la Commission européenne, y provoquant un débat agité.