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Conferenza Emma Bonino
Commissione Europea Letizia - 28 giugno 1997
Humanitaire * Le Soir, page 2

LA ROUTE D'OTTAWA DEMINEE A BRUXELLES

Emma Bonino

Avant d'être nommée à la Commission européenne, il y a trois ans, j'avais participé en tant que parlementaire nationale a une campagne pour l'arrêt de la production et de l'exportation de mines antipersonnel dans mon pays. Le gouvernement italien ayant enfin décidé d'accueillir nos demandes, la campagne avait été un succès.

J'étais bien consciente, toutefois, que tout cela ne représentait qu'une goutte dans le vaste océan. En effet, les dimensions du problème "mines " sont presque océaniques: 100 millions de ces engins ont été deployés et demourent actifs dans plus de 70 pays du monde. Chaque mois, les mines font 800 morts et 1.200 blessés. Dans ce cas-là, "blesses" est un terme impropre: il serait mieux de dire, plus brutalement mais plus vraisemblablement, amputés ou handicapés.

Bref, les mines antipersonnel sont une crise humanitaire majoure et permanente. L'Union européenne joue un rôle important dans les effons faits par la Communauté internationale pour soulager cette crise:en 1996-1997, quelque 50 millions d'ecus (ou 2 milliards de francs belges) ont été affectés au deminage et à I'assistance aux victimes par les differents services de la Commission; I'Union en tant que telle plus ses Etats membres couvrent deux tiers des ressources attribuées au Voluntary Trust Fund des Nations Unies. J'ai eu l'occasion de visiter quelques-uns des projets financés par l'Office humanitaire de la Communaute européenne (ECHO), notamment, I'année dernière, celui géré par Handicap International au Cambodge. Et je me rendrai bientôt en Afghanistan et en Irak, deux autres endroits infestés par les mines antipersonnel ou la Commission est presente avec son soutien aux efforts de deminage et de réhabilitation des victimes.

Ces victimes sont dans une ecrasante majorité des civils, des malheureux auxquels il arrive de sauter sur une mine très longtemps apres la fin d'un conflit un paradoxe cruel qui devrait nous être expliqué par ceux qui s'obstinent a trouver une utilise militaire quelconque a ces engins. Aux victimes directes, il faut ajouter celles indirectes, c'est-a-dire tous ces gens qui, n'ayant plus acces a la terre cultivable a cause des mines, se trouvent en condition de malnutrition et de pauvreté absolue. Une seule mine suffit pour detruire la confiance des paysans quant à la possibilité de travailler leur terre sans danger, d'ou l'exigence d'atteindre cent pour cent de réussite dans le deminage.

Même s'il ne faut pas se decourager, il est neanmoins vrai qu'a ce rythme, on aura besoin de siècles pour nous liberer completement de ce fleau. D'ailleurs, j'ai vu au Cambodge ce que cela veut dire, le deminage; un travail penible, accompli a plat ventre, mine par mine, par des hommes aux nerfs à toute épreuve, dont le moindre faux mouvement peut déclencher une explosion. Les problèmes complexes n'ont jamais un simple " technical fix ", pourtant, on pourrait certainement faire davantage dans le domaine de la recherche et du développement de solutions technologiques nouvelles. A Ispra, le Laboratoire européen des signatures a micro-ondes du Centre Commun de recherche (CCR) de la Communauté a etudié un systeme multisenseur qui pourrait identifier, pratiquement sans marge d'erreur, tous les types de mines. Il est fort probable que le Conseil et le Parlement approuvent un complement financier de 9 millions d'ecus au 4 programme cadre de recherche, ce qui permettrait de developper un prototype de ce systeme anti

-mines. Je souhaite aussi qu'il soit possible d'assurer que ces technologies avancées de detection des mines soient inserées dans la propositiion du programme specifique du CCR du 5 programme-cadre.

Force est de constater, alors, que la lutte contre les mines antipersonnel est en train de s'avérer une des rares questions ou la politique marche plus vite que la technologie. L'interdiction totale de ce genre de mines, qui paraissait un rêve utopique au debut de cette decennie, est desormais de plus en plus a la portée de la Communauté internationale. Cela grâce aux efforts d'un groupe coriace et determiné d'ONG et de quelques pays a l'avant-garde dont notamment le Canada, qui a ouvert le processus d'Ottawa, et la Belgique qui non seulement a été le sponsor de l'étape bruxelloise du processus d'Ottawa, mais qui a été la première a se doter d'une legislation interdisant la production, I'exportation et l'utilisation des mines antipersonnel.

Ou en est l'Union européenne sur le plan plus strictement politique des efforts de désarmement ? Selon une action commune du Conseil du 1 octobre 1996 I'Union est resolue à atteindre l'objectif consistant d'eliminer totalement les mines terrestres antipersonnel et oeuvre activement à la conclusion, dans les meilleurs délais, d'un accord international efficace visant à in terdire ces armes dans le monde entier.

Treize pays de l'Union sur quinze ont signé la Declaration de Bruxelles et sont donc pleinement engagés dans le processus d'Ottawa qui devrait nous emmener, d'ici la fin de 1997, à un traité d'interdiciton totale de l'utilisation, la production, le commerce et le stockage, sans exception, sans réserves et sans echappatoires " no exceptions, no reservations, no loopholes ", c'est d'ailleurs l'efficace slogan anglais de la campagne internationale pour I'interdicton des mines terrestres.

Les reticences sont donc largement en dehors des confins de l'Union: I'administration americaine, les gouvernements russe et chinois. Vis-a-vis de ces pays, il faudra que l'Union soit capable de mettre sur table toute sa force de persuasion tout en sachant que ce sera le succés du processus d'Ottawa qui jouera un role decisif. Un succés qui semble être d'ores et deja assure, etant donne le niveau extraordinaire de participation (161 pays!) qu'a obtenu Bruxelles.

En ce qui me concerne, j'ai une leçon tres simple a tirer des vicissitudes liées à la lutte contre les mines antipersonnel. Et la leçon est que de plus en plus dans notre village global, ce sont les utopistes qui sont realistes et les realistes qui ont perdu tout contact avec les espoirs et la volonté des citoyens. Ce qui est de bon augure pour atteindre rapidement d'autres objectifs apparemment utopiques, mais en realite realistes, comme par exemple la Cour penale permanente contre les crimes de guerre.

EMMA BONINO TEMOIGNE DEVANT LA CHAMBRE BELGE

Emma Bonino, commissaire européen à l'action humanitaire, a été entendue mardi par la commission des Affaires étrangères de la Chambre au sujet de la situation humanitaire au Congo-Kinshasa.

Mme Bonino a commensé par se défendre des accusations de "parti pris en faveur d'une ethnie d'un ou plusieurs Etats". Selon elle"les humanitaires avaient été chergés de contenir la crise (crée par la presence de plus d'un million de réfugiés hutus au Kivu de juillet 94 à l'automne 96) pour apaiser les consciences, puis on nous a accisés d'avoir nourri la crise. Ce n'était pas à la Croix Rouge au à Oxfam de séparer les intimidateurs ou génocidaires du reste des réfugies. Il fallait une police armée".

Selon Mme Bonino, 500.000réfugiés hutus ne sont pas rentrés au Rwanda lors de l'exode de décembre 1996, provoqué par le bombardement des camps par la coalition Alliance-armée rwandaise. " Sur ceux-là

 
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