BAGDAD 05/08 (AFP) = Le Commissaire européen chargé de l'aide humanitaire, Mme Emma Bonino, a entamé mardi à Bagdad des entretiens avec les responsables irakiens pour s'informer de la situation humanitaire dans le pays, a-t-on appris de source officielle irakienne. La visite de Mme Bonino, qui préside une délégation de 15 personnes, est la première d'un responsable de ce rang de l'Union européenne (UE) en Irak depuis l'imposition de l'embargo international en 1990. Mme Bonino, arrivée lundi après-midi en Irak, a rencontré le vice-Premier ministre Tarek Aziz et le ministre de la Santé Oumid Medhat Moubarak, a-t-on précisé de même source. Au cours de sa visite de trois jours, elle doit également s'entretenir avec le chef de la diplomatie irakienne Mohamed Saïd al-Sahaf. Un porte-parole de la Commission européenne avait annoncé lundi à Bruxelles que la visite en Irak de Mme Bonino était "strictement humanitaire", et qu'aucune rencontre avec les autorités irakiennes n'était prévue. Selon l'agence officielle irak

ienne INA, Mme Bonino doit visiter plusieurs hôpitaux à Bagdad. Elle devait se rendre mardi après-midi dans le nord du pays, et se diriger par la suite vers les régions du sud, afin de visiter des projets financés par l'UE. L'UE a adopté mi-1996 une série de mesures d'aide alimentaire de 9 millions d'écus (environ 360 millions de fb) en faveur de près de trois millions de personnes déplacées du nord, du centre et du sud de l'Irak. Outre la réinstallation des personnes déplacées, les projets d'aide de l'UE portent sur la santé, l'adduction d'eau, les systèmes sanitaires, l'éducation et l'agriculture. Dans une déclaration à son arrivée à Bagdad, Mme Bonino a souligné que par cette visite, elle entendait s'informer des besoins humanitaires de l'Irak. Elle a indiqué que l'UE avait alloué depuis 1991 plus de 300 millions d'écus à des projets humanitaires dans ce pays. Le commissaire européen est arrivé à bord d'un vol spécial en provenance de Bruxelles. Normalement, l'Irak est sous embargo aérien depuis 1990 et s

euls les vols humanitaires ou ceux des équipes de la Commission spéciale de l'ONU chargée de désarmer le pays (UNSCOM) sont autorisés par l'ONU.