BRUXELLES - L'Union européenne va étudier la nécessité de la poursuite ou non de son aide humanitaire à l'Irak à la lumière de l'application de la résolution de l'ONU "pétrole contre nourriture", a indiqué mardi le commissaire européen aux questions humanitaires, Emma Bonino.
Au cours d'une conférence de presse à Bruxelles après sa visite en Irak du 4 au 7 août, Mme Bonino a souligné que la population irakienne allait désormais pouvoir bénéficier de nourriture et médicaments pour 4 milliards de dollars annuellement, provenant des ventes de pétrole. "Cela devrait changer radicalement les conditions de vie quotidiennes", a-t-elle souligné.
"Déjà la distribution alimentaire commence à être satisfaisante, mais il y a en revanche du retard pour la distribution des médicaments que les autorités irakiennes ont demandé à faire tester", a encore précisé le commissaire européen. "Au vu des résultats nous saurons si l'UE peut se désengager d'ici un an ou s'il faudra redéfinir des priorités d'assistance non couvertes par la résolution de l'ONU comme le déminage", a-t-elle poursuivi.
L'Union européenne a été la première à reprendre l'aide humanitaire à l'Irak en 1991 et elle lui a fourni depuis 220 millions d'écus (230 millions de dollars), dont 70% pour le Kurdistan (nord). Selon Mme Bonino, la situation humanitaire du sud et du centre du pays est actuellement "plus dramatique" qu'au nord, notamment pour les questions sanitaires et de distribution d'eau.
Le commissaire européen a par ailleurs approuvé la poursuite de l'embargo envers l'Irak, tant que ce pays ne collaborerait pas pleinement avec l'ONU et ne donnerait pas satisfaction sur les droits de l'homme et notamment la question des disparus du Koweit pendant l'invasion de 1990. "L'Irak est un pays riche, dont la population vit dans des conditions minables, par la faute d'un régime intolérable", a-t-elle déclaré.