BRUXELLES - Retrouver la confiance des consommateurs mise à mal par la crise de la vache folle et des aliments génétiquement modifiés est une priorité pour la France et pour la Commission européenne (CE), ont expliqué Marylise Lebranchu, secrétaire d'Etat française en charge des consommateurs et la Commissaire Emma Bonino vendredi à Bruxelles. "La consommation, si on retrouve la confiance des consommateurs, va doper le développement économique", a affirmé Mme Lebranchu devant des journalistes à l'issue de sa rencontre avec Mme Bonino au siège de la Commission. "En essayant de faire mieux, avec plus de garanties de sécurité même si le risque zéro n'existe pas, nous allons avoir de nouveaux produits sur le marché et cela peut être un dopant du développement économique", a ajouté Mme Lebranchu, précisant que "les politiques ont un devoir du respect des gens dans leurs droits et dans leur existence". Selon elle, il faut cesser de considérer le consommateur "comme quelqu'un qui pose les questions qui dérangent, m
ais plutôt comme quelqu'un qui va permettre l'émergence de nouveaux produits". Selon Mme Bonino, on assiste actuellement "à un changement culturel important" car on commence à voir que le marché, "ce sont deux acteurs importants, les producteurs et les consommateurs". Toutefois, a-t-elle ajouté, "les deux sont loin d'avoir le même poids, au niveau communautaire l'agriculture par exemple représente plus de 50% du budget de l'UE alors que les consommateurs ne disposent que de 0,021%". Interrogée sur l'exemple du maïs transgénique, dont la commercialisation a été autorisée en 1996 par la Commission européenne et pour lequel la France à imposé un étiquetage obligatoire, Mme Lebranchu a rappelé "qu'il ne faut pas cacher un danger potentiel seulement parce que cela pourrait être un frein à un marché". Mme Bonino a pour sa part indiqué qu'elle se battait au sein du collège des Commissaires pour obtenir une législation européenne sur un étiquetage précis des aliments contenant des organismes génétiquement modifiés (
OGM). "La formule la moins pire sur laquelle on réfléchit actuellement consiste à indiquer sur l'étiquette que le produit peut contenir des OGM", a-t-elle souligné.