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Conferenza Emma Bonino
Partito Radicale Maria Federica - 15 novembre 1999
Réponses Mme E. Bonino à » La Tribune

LA TRIBUNE - NOVEMBRE 1999

Réponses Mme E. Bonino à » La Tribune

Situation politique algérienne

Paix, stabilité et État de droit. Voici ce que tous les peuples de la côte Nord de la Méditerranée souhaitent au peuple algérien. Dans notre propre intérêt, il faut bien l'ajouter, car l'opinion européenne a vécu les vicissitudes connues par l'Algérie ces dernières années avec énormément de peine pour les victimes de la violence, certes, mais aussi avec la crainte de devoir faire face aux conséquences » régionales du conflit algérien, sur le plan de la sécurité et sur celui de l'immigration. Il ne m'appartient pas de juger la situation politique dans votre pays. Je me permets toutefois une constatation fondée sur l'observation, en tant que commissaire européen à l'aide humanitaire de 1995 à 1999, des crises les plus déchirantes de notre époque. La paix ne peut revenir que quand les acteurs d'un conflit se montrent fatigués, voire excédés par la violence, donc déterminés à y mettre fin. Et bien, le résultat du référendum lancé par le Président Bouteflika témoigne sans l'ombre d'un doute de la volonté des Al

gériens de bannir la violence. Il appartient maintenant à la classe dirigeante algérienne dans son ensemble - le pouvoir exécutif, le Parlement, l'appareil d'Etat - de respecter la volonté populaire pour qu'elle puisse prévaloir face aux intérêts des uns et des autres et surtout faire le vide autour des inconditionnels de la violence. Le Président Bouteflika, avec lequel j'ai eu l'occasion de m'entretenir il y a quelques semaines en Espagne, me semble parfaitement conscient de cela.

Relations italo-algériennes

Au delà de la rhétorique sur la Méditerranée et ses peuples aux destins croisés, je crois que tout dialogue entre deux pays exige l'existence d'un minimum de circonstances favorables : des affinités, un passé commun, des intérêts communs. Ce contexte existe entre nos deux pays. D'abord parce que la lutte de libération nationale de l'Algérie, dont les dirigeants d'aujourd'hui sont les héritiers, trouva tout naturellement de nombreux amis dans l'ensemble de la classe politique italienne. Ensuite car on ne saurait imaginer deux pays dont les économies soient plus complémentaires, voire interdépendantes, que les nôtres. L'Algérie grande exportatrice d'énergie et l'Italie, grande consommatrice d'énergie, apparaissent, au delà de leur amitié, presque » condamnées à développer leur partenariat. La seule demi-teinte que je vois dans ce tableau concerne le volet culturel du dialogue italo-algérien : aujourd'hui la connaissance et la compréhension réciproques de nos civilisations sont entravées, chez nous, par les

préjugés et/ou l'irresponsabilité de ceux qui présentent l'immigration maghrébine et même l'Islam comme des épouvantails qui » menaceraient notre continent. La seule circonstance atténuante à cette démagogie vient du fait que la société italienne a été jusqu'à hier le dernier exemple de société européenne mono-ethnique, mono-culturelle et mono-religieuse. Nous sommes les derniers à assumer ce phénomène qui est l'immigration de masse : nous devons apprendre à le gérer pour éviter tout dérapage et le transformer en une chance d'enrichissement - dans tous les sens du mot - de notre pays.

Visite

Et bien je crois que votre Président est très bien placé pour aider les Italiens à percevoir l'identité algérienne. C'est un leader légitimé aussi bien par son histoire personnelle que par l'électorat ; c'est un diplomate chevronné et même rusé. Je crois que beaucoup d'Italiens apprécieront comme moi chez M. Bouteflika son courage et sa vision laïque de l'État.

 
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