di Marc Paoloni
"L'Italie pourrait priver l'UE du Commissariat aux réfugiés"
Giuliano Amato n'arrive pas à imposer, à Lamberto Dini, sa candidate à la tête du UNHCR, Emma Bonino.
Le dossier est sur la table des Quinze. Lamberto Dini, le patron de la diplomatie italienne, fera-t-il perdre à l'Union européenne (UE) l'occasion de placer un de ses ressortissant à la tête du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), en raison de son apparente inimitié pour sa compatriote Emma Bonino ? Cette question est en passe de devenir une » affaire dans la Pénisule, car elle oppose Lamberto Dini à son chef de gouvernement, Giuliano Amato, et pose le problème du devenir des voix qui se porteront, aux prochains scrutins, sur le parti radical d'Emma Bonino. Elle devrait, néanmoins, pouvoir connaître au moins un début de réponse ce lundi à Bruxelles, à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères des Quinze.
C'est en effet l'ultime occasion, pour les Quinze, d'arrêter une position avant la venue, le 4 octobre à Bruxelles, du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui devra, en novembre, désigner le successeur de la Japonaise Sadako Ogata. Certes, les Quinze ont déjà pour argument à faire valoir d'être les principaux contributeurs au budget de l'UNHCR. Mais, pour contrer la seule autre candidature qui pèse vraiment, celle du Brésilien Sergio Vieria De Mello, actuel administrateur de l'ONU au Timor oriental, la personnalité de l'ancienne commissaire européen en charge de l'aide aux réfugiée, sa connaissance du dossier, son expérience et sa notoriété internationale sont des atouts indéniables. Des atouts que n'offrent, manifestement, ni le candidat danois Petersen, actuel numéro trois du UNHCR, ni surtout l'autre prétendant italien, le sénateur Giangiacomo Migone, poulain de Lamberto Dini, qui fait pourtant la sourde oreille aux injonctions de Giuliano Amato.
Ce dernier a résolument misé sur Emma Bonino, dont il a vérifié, en marge du sommet du Milcote, non seulement auprès de Kofi Annan, mais aussi de plusieurs chefs d'Etat, dont Jacques Chirac.