Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
mar 21 mag. 2024
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Conferenza Emma Bonino
Partito Radicale Maria Federica - 17 aprile 2001
13 aprile 2001 - LES ECHO

Emma Bonino : " Le débat politique est une coquille vide "

Par sa personnalité, son franc-parler et les thèmes qu'elle défend, comme le clonage thérapeutique, l'euthanasie ou l'avortement, Emma Bonino est l'une de figures les plus atypiques de la campagne électorale italienne. La leader du Parti Radical depuis 1993 _aux côtés de Marco Panella, la figure historique de cette petite formation transnationale_ reste très difficile à classer sur l'échiquier politique de la Péninsule. En 1999, elle avait bousculé la bipolarisation du système en obtenant 8,5% aux élections européennes. Un score qu'il lui sera très difficile de rééditer en mai prochain. Député européen depuis 1979, élu à plusieurs reprises à la chambre des députés italiennes, ce brin de femme énergique a, il est vrai, pris toute son envergure à Bruxelles, où elle occupa, de 1995 à 1999, les fonctions de Commissaire chargée de la pêche, de l'aide humanitaire d'urgence et des consommateurs. Un poste obtenu grâce au gouvernement de Silvio Berlusconi. Comment jugez-vous la bataille que se livrent Silvio Be

rlusconi et Francesco Rutelli ? Elle est aussi violente dans la presse que vide dans son contenu. C'est une coquille vide. Car les deux coalitions qui s'opposent sont fragmentées. Leurs leaders ont les mains liées. Le seul trait d'union au sein du centre gauche, c'est de dire que Bossi (le chef de file de la Ligue du Nord, NDLR) est pire que Haider (le leader de l'extrême-droite autrichienne, NDLR). Et de diaboliser Berlusconi. Pour le reste, les partis de la coalition ne sont pas en mesure de se mettre d'accord sur grand chose. Sur les droits civils, la pilule du lendemain ou l'euthanasie, Rutelli se heurte aux démocrates-chrétiens du centre gauche. Sur les biotechnologies, il subit l'opposition frontale des Verts. Sur les retraites ou la flexibilité du marché du travail, les syndicats bloquent des quatre fers. Et à droite, c'est la même chose. Qu'il s'agisse du fédéralisme, des privatisations ou d'autre chose... Est-ce " blanc bonnet et bonnet blanc " ? Oui. Même si leur personnalités sont différentes,

même si l'un est plus jeune, le système de pouvoir reste le même. En 1994, Berlusconi avait fait de la politique pour changer le système. Il a été contraint de jeter l'éponge au bout de quelques mois. Résultat : il a décidé de rentrer dans le jeu. Depuis deux ans, il en est devenu l'héritier. Vous avez accusé la gauche, l'an dernier, de " conduire l'Italie à sa ruine "... Pas par rapport au Bénin ou au Tchad, mais par rapport aux opportunités que nous avions. L'Italie reste à la 24ème place en terme de compétitivité. Nous arrivons à faire ce que l'Europe nous impose, mais nous n'avons pas la force nécessaire pour réformer par nous même, sans contrainte extérieure. L'Italie est entrée dans l'euro. Quels sont aujourd'hui les grands chantiers du pays ? Sur le plan économique, l'Italie a le marché du travail le plus rigide, la pression fiscale la plus importante. Et elle n'a pas été très courageuse dans les privatisations. On paye des impôts astronomiques pour des services publics qui ne fonctionnent pas.

Un entrepreneur anglais me demandait récemment de lui citer une seule raison pour investir en Italie plutôt qu'en France ou en Espagne. Il a raison de s'interroger. Tous les pays européens ont des défauts ; l'Italie, elle, les cumule. Pour ouvrir une usine, il faut faire 40 demandes. Mais la priorité reste l'Etat de droit et le système politique. L'Italie a été condamné 367 fois l'an dernier par la Cour européenne des droits de l'homme, notamment sur les procédure judiciaires. C'est plus d'une fois par jour ! Même les règles de la participation démocratiques sont bafouées depuis longtemps. Les règles du jeu changent à tout moment. Ainsi, l'accès aux débats télévisés, durant la campagne, sera organisé différemment des élections régionales. Pour des raisons politiques. Même dans les républiques bananières, on était un peu plus consistant. En outre, l'Italie compte 35 partis ! Si on ne réduit pas à 3 ou 4 partis, on ne parviendra jamais à faire passer les réformes nécessaires. Je ne connais aucun autre pays

développés qui soit dans cette situation. Berlusconi doit-il s'expliquer sur son passé et les éventuels conflits d'intérêt ? Evidemment. ça ne se passe comme cela nulle part ailleurs. Plusieurs référendums, qui avaient une valeur contraignante, n'ont jamais été appliqués. La privatisation de la Rai a toujours été refusé. On reste dans une situation de duopole, fruit d'un accord entre le centre gauche et la droite. Du style : " Tu gardes Médiaset et moi j'occupe la Rai ". Le résultat , c'est que si Silvio Berlusconi l'emporte comme prévu, il aura six chaînes de télévision. Etes-vous favorable aux propos du ministre belge des Affaires étrangères, Louis Michel, qui réclamer des mesures de rétorsion contre l'Italie si Umberto Bossi accède au pouvoir ? Non. Je pense qu'on a déjà fait une bêtise avec Jörg Haider. Il ne faut pas faire de procès d'intention. Tout gouvernement doit être jugé sur ses actes. En outre, il faut respecter les règles et les traités. Si l'on veut une Europe plus politique _ce dont je r

êve_, alors changeons de traité !

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail