(Agence Europe, 31-8-94)Paris, 30/08/94 (Agence Europe) - "Etendre l'Europe en la diversifiant, mais en préservant un noyau central efficace": telle est l'ambition que le Premier ministre français Edouard Balladur se fixe, sur le plan européen, pour les dix années qui viennent et, à court terme, en prévision de la Conférence intergouvemementale de 1996. "Il faudrait fondre ensemble le traité de Rome, l'Acte unique et le traité de Maastricht, et élaborer pour l'Europe un code qui soit lisible, afin de rapprocher l'Europe des citoyens et de permettre un meilleur contrôle de leur part", estime-t-il notamment. Redoutant "qu'une certaine paralysie ne gagne l'Europe si l'on n'y prend garde, M. Balladur a expliqué, dans une interview accordée au "Figaro", que l'objectif doit être "d'adapter la configuration à la diversité des situations" qui prévalent désormais sur le continent, ce qui pourrait se faire, selon lui, à travers "grosso modo (... ) trois types d'organisation" : i) une organisation économique regroupant l'ensemble des membres
de l'UE qui, fondée sur le grand marché et ce que prévoit le traité de Maastricht (Pesc, politiques communes), "serait l'organisation de base, de droit commun". En son sein, "l'action de répartition et de compensation entre les Etats" (Fonds structurels) "devra être adaptée pour éviter qu'elle ne devienne une charge insupportable pour les principaux Etats contributeurs" ; ii) un "nombre plus restreint d'Etats membres" de l'UE "devront bâtir entre eux une organisation mieux structurée, sur le plan monétaire comme sur le plan militaire ("tous les Etats membres devraient y être invités, mais il est peu probable que tous puissent en même temps répondre positivement", précise M. Balladur) ; iii) une "organisation diplomatique et de sécurité" regroupant l'ensemble de l'Europe, "y compris des Etats qui ne seront pas membres de l'UE avant très longtemps" et avec lesquels il convient de nouer des liens économiques et commerciaux. C'est l'objectif de la CSCE et du Pacte de stabilité.
Pour le Premier ministre français, il faudra, "plus tard, s'employer à rapprocher ces trois cercles, voire à n'en faire que deux, et peut-être, beaucoup plus tard encore, un seul", mais il convient de procéder de façon pragmatique et progressive".