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Federalismo Servizio - 13 settembre 1994
LE BENELUX FETE SES 50 ANS SANS FASTE
par Sylvain Ephimenco

SOMMAIRE: Créée en 1944, l'"Europe des trois" est appelée à disparaître en raison des dissensions entre la Belgique et les Pays-Bas.

(Libération, 8-9-94)

Le Benelux, "l'Europe des trois" qui unit la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, a fêté, lundi, son demi-siècle d'existence dans une parfaite indifférence. Les médias de Belgique et des Pays-Bas ont soit passé l'événement sous silence, soit lui ont accordé une attention toute marginale. Le Benelux est effectivement engoncé dans un malaise et un vieillissement qui contrastent fortement avec la vitalité de l'Union européenne. » Le train de l'Union européenne a rattrapé et doublé le camion du Benelux , lançait au début de l'année Pieter Kooijmans, encore ministre néerlandais des Affaires étrangères, qui n' hésitait pas à qualifier d'» artificielle la manière dont le Benelux était maintenu en vie.

Pourtant, ce n'est pas l'enthousiasme qui faisait défaut le 5 septembre 1944, lorsque fut signée à Londres, par leurs gouvernements en exil, la convention douanière qui devait resserrer leurs liens économiques. Une nécessité pour ces petits Etats, fortement touchés par la crise de 1929, qui avaient déjà évoqué l'idée de coopération à trois avant la guerre. Mais le Benelux, nom qui fut inventé en 1947 par le correspondant belge de l'hebdomadaire The Economist, ne put jamais devenir le moteur d'une véritable coopération politique. L'organisation dispose bien sûr d'un secrétariat à Bruxelles, employant 75 personnes avec un budget de quelque 36 millions de francs, mais ses activités sont actuellement centrées sur l'administration... des accords de Schengen. Quant au Parlement du Benelux, constitué de membres des parlements nationaux, il ne se réunit que trois fois par an.

Piet Dankert, ancien président du Parlement européen, estime que le Benelux est » passé de mode et n'a aucun poids dans l'ensemble européen. Selon lui, les intérêts des trois pays divergent trop: » Nous ne sommes jamais d'accord en matière d'environnement, d'agriculture ou de commerce. Les orientations européennes de la Belgique, proche de l'axe Paris-Bonn, et des Pays-Bas, traditionnellement atlantistes, ne plaident pas non plus en faveur d'une coopération politique renforcée. Par ailleurs, la récente réforme constitutionnelle belge n'a pas vraiment arrangé les affaires du Benelux. En faisant de la Belgique un Etat fédéral, cette réforme a débouché sur un morcellement décisionnel entre trois entités aux larges compétences (Wallonie, Flandre et Bruxelles).

Plus grave, la récente lutte fratricide belgo-néerlandaise pour décrocher, sans succès, la succession de Jacques Delors à la Présidence de l'UE a démontré l'absence totale de concertation. Entre le Néerlandais Ruud Lubbers et le Belge Jean-Luc Dehaene, les épithètes ont volé bas au début de l'été, faisant chanceler, malgré un choix final en faveur du Luxembourgeois Jacques Santer, la crédibilité de l'organisation. Bref, le Benelux semble désormais voué à une mort naturelle, que pourrait peut-être accélérer l'actuel » comité de sages , chargé de dessiner, d'ici à la fin de l'année, ses chances de survie.

Sylvain EPHIMENCO

 
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