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Federalismo Servizio - 13 settembre 1994
LE PREMIER MINISTRE DEVANT L'IHEDN
BALLADUR: L'AMBITION D'UNE DEFENSE EUROPEENNE

par Patrice-H. Desaubliaux

SOMMAIRE: "Capables d'agir par ses propres moyens, la France doit coopérer avec ses alliés, notamment européens", a souligné le premier ministre devant l'Institut des hautes études de défense nationale.

(Le Figaro, 9-9-94)

Autant que cela est, et demeurera, nécessaire à la préservation de nos intérêts vitaux et stratégiques, aussi longtemps qu'il le faudra pour assurer notre sécurité, la France continuera d'assumer » par ses propre, moyens son » besoin de défense . Et elle est prête à en supporter le poids de la Charge. Dans le même temps, notre pays n'en doit pas moins chercher à agir en coopération avec nos alliés et partenaires » aussi souvent que possible . » Et d'abord en Europe, entre Européens . Président hier à l'Ecole militaire la séance d'ouverture de la 47e session de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), le premier ministre a longuement développé ces deux volets complémentares d'une politique de défense qui constitue, a-t-il dit, une » préoccupation constante du gouvernement .

S'appuyant sur le Livre blanc et la loi de programmation militaire, Edouard Balladur a tenu à prolonger et approfondir la réflexion engagée dans sa récente interview au Figaro (voir nos éditions du 30 août) sur la place et le rang de la France dans le monde.

Le premier ministre a ainsi réaffirmé ce qu'est la doctrine de défense de la France - communiqué à l'Elysée son discours n'avait pas soulevé d'objections stratégiques ou constitutionnelles - puis avancé plusieurs propositions européennes. Dans ce domaine particulier et essentiel de la politique, il est resté fidèle à ce qui est l'une des marques de son action gouvernementale : préférer la méthode de la » démarche , de l'» avancée dès que l'occasion peut être saisie, à celle qui, par exemple, consisterait, par affirmations déclaratives, à nourrir des » débats institutionnels théoriques .

Preuve de ce pragmatisme : sa proposition tendant à faire participer les pays d'Europe centrale et orientale (Peco) à une réflexion conduite par les dix de l'Union de l'Europe Occidentale (UEO) autour du thème de la sécurité européenne et des » nouvelles conditions de l'équilibre stratégique de notre continent -. Pourrait en sortir » un véritable Livre blanc - qui serait » une première manifestation des solidarités nouvelles qui existent entre les pays de l'Union européenne et leurs voisins immédiats et où l'on trouverait la » définition d'un corps de doctrine commun en matière de sécurité .

Eviter la prolifération nucléaire

Cette » ouverture devrait s'accompagner d'un » approfondissement , c'est-à-dire d'une coopération » plus étroite entre les membres de l'UEO » le noyau central d'une future Europe de la défense , - notamment dans deux domaines, celui des forces et celui de l'observation par satellite. Un premier objectif que pourraient se fixer les Européens serait » d'être en mesure d'intervenir ensemble à bref délai en cas de besoin humanitaire de par le monde . Il passe par » la définition d'une véritable politique humanitaire de l'Union européenne qui fait aujourd'hui défaut .

Construire l'Europe de la défense ne conduira aucunement à remettre en cause le lien de solidarité et la communauté de valeurs sur lesquels est fondée l'Alliance atlantique et dont il faut préserver la vitalité. Mais cette Alliance » n'est pas omnicompétente. Elle ne doit pas empêcher les Européens d'exister en tant que tels en son sein, ni les empêcher d'agir seuls,

s'ils en ont la volonté et la capacité . » Volonté et » capacité : il y faudra du temps. D'ici là, la France, si elle veut, comme le désire Edouard Balladur, continuer à faire face à ses responsabilités internationales comme en Yougoslavie, au Cambodge et plus récemment au Rwanda, ne devra pas relâcher son effort : » Malgré les impératifs de rigueur budgétaire qui s'imposent à tous les services de l'Etat, y compris aux plus essentiels, je puis vous assurer que la politique de défense de notre pays, disposera de tous les moyens dont elle aura besoin .

En particulier, il n'est pas question de » diluer les fondements de notre stratégie . La dissuasion nucléaire qui ne couvre que nos intérêts vitaux - leur définition relève de » l'appréciation du président de la République - constitue » l'un des acquis le plus précis de la Ve République . » Soyez assurés, a dit Edouard Balladur, qu'il sera préservé et adapté aux nécessités. Si, comme disent les spécialistes, on ne peut » désinventer le nucléaire , s'il faut préserver la dissuasion comme facteur de stabilité essentiel dans le monde, il faut » empêcher la prolifération nucléaire qui bouleverserait cet équilibre et créerait une crise majeure .

Aussi, a indiqué le premier ministre qui ne s'était pas encore exprimé aussi nettement sur ce sujet, la France » mobilise ses efforts pour obtenir » la prorogation du traité de non-prolifération (TNP) au mois de mai prochain, pour une durée indéfinie et sans condition préalable . Par ailleurs, elle » participe activement à l'élaboration d'un traité d'interdiction complète des essais. » Ce traité doit apporter une contribution importante à l'effort de non prolifération et doit, pour cela, être universel et vérifiable. Il s'ajoutera et complétera le dispositif prévu par le TNP, mais sa conclusion ne peut en aucun cas êde considérée comme un préalable à la prorogation de celui-ci.

Dans cette lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, devrait s'impliquer davantage le Conseil de sécurité des Nations unies. Il est ainsi suggéré que soit désigné auprès du secrétaire général un » responsable de haut niveau pour assurer le suivi politique de cette question majeure. Du discours du chef du gouvernement, on retiendra enfin la réaffirmation de son attachement au principe de la conscription en même temps que l'annonce prochaine par le ministre de la Défense d'une série de dispositions tendant à rendre moins inégalitaire le service national.

Patrice-H. DESAUBLIAUX

 
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