LES DOUZE OFFRENT UNE STRATEGIE DE "PRE-ADHESION".
par Pierre Bocev
(Le Figaro, 5-10-1994)
» Pas de fausses promesses, sinon nous ne faisons que créer des frustrations ... La prudence est de mise, côté européen, dès qu'il s'agit de l'ouverture vers l'Est. Pourtant un pas a été franchi, hier à Luxembourg, quand les Douze ont accepté le principe d'un » dialogue structuré avec les candidats à l'adhésion.
La Pologne et la Hongrie ont déjà frappé à la porte de l'Europe communautaire. Comme Budapest et Varsovie, quatre pays - la République tchèque, la Slovaquie, la Bulgarie et la Roumanie - ont des » accords de partenariat et de coopération qui devraient en faire de très prochains candidats.
150 législations à revoir
Pour l'Union européenne, il ne peut être question de s'élargir à l'Est avant une révision de fond en comble de ses propres structures. L'exercice est prévu en 1996 : pour revoir Maastricht et changer le fonctionnement d'un système qui, conçu à six, a largement atteint ses limites de flexibilité. D'ici là, il s'agit de calmer lee ardeurs des nouvelles démocraties est-européennes en mettant au point une » stratégie de pré-adhésion . La présidence de l'UE, détenue jusqu'en décembre par l'Allemagne, a retenu six éléments clefs : » dialogue structuré ; préparaton des pays d'Europe centrale et Orientale (Peco) au marché communautaire; coopération dans les affaires de justice; collaboratlon concrète sur des dossiers comme l'environnement ou les transports; affaires culturelles et ce que la présidence appelle la » dimension humaine ; aide financière. Les deux premlers points ont reçu hier l'approbation des douze ministres des Affaires étrangères, les autres sont inscrits au menu des prochains » conseils des affa
ires générales . Le tout devant être entériné pour le sommet d'Essen en décembre. Le » dialogue structuré doit permettre une participation des Peco aux réunions communautaires. Une fois par an, ils seront associés aux » sommets ouropéens auxquels ils pourront assister » en marge des délibérations.
L'autre volet engrangé hier, concerne la préparation des candidats au marché communautaire. Une sorte de Livre blanc été mis au point par la Commission européenne pour définir les domaines dans lesquels chacun de ces pays devra aligner sa législation sur celles de l'UE. Cela porte sur quelque 150 dossiers dans chaque cas et, remarque un fonctionnaire européen, » nous verrons leur réaction quand ils découvriront l'ampleur de l'acquis communautaire auquel il faudra se conformer.
A l'initiative d'Alain Juppé, les ministres auraient retenu l'idée de blentôt plancher sur les aspects financiers (dans l'agriculture notamment) et sécuritaires d'une éventuelle adhésion.
Pierre BOCEV