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Conferenza Federalismo
Federalismo Servizio - 12 ottobre 1994
De Clerq sur le document CDU-CSU.

PAS D'EUROPE SANS VITESSE

par Willy De Clerq *

(Le Soir, 12-10-1994)

Cette fois-ci, les choses sont sérieuses. Le débat sur l'avenir de la construction européenne est lancé. En soi, c'est une excellente chose. N'a-ton pas - et à juste titre - reproché aux hommes politiques de ne pas avoir ouvert un débat public en temps opportun concernant le contenu du traité de Maastricht ? Cette fois-ci on ne pourra pas répéter ce reproche : le débat de fond sur l'avenir de l'Europe unie est en effet engagé. Le plan Balladur, les réflexions du groupe parlementaire allemand CDU-CSU, le discours de John Major concernant l'Europe de demain ainsi que le grand nombre de déclarations, précisions et prises de position permettent la préparation d'une sérieuse discussion en vue de la conférence intergouvernementale prévue pour 1996.

Dans le feu de la discussion, il y a deux choses que l'on ne pourra pas oublier. D'une part, le temps des compromis irréalisables, voire irréalistes est révolu. Il y aura lieu de faire un choix. Un choix entre une Europe, zone de libre échange intergouvernementale et donc faible et inefficace, ou une Europe fédérale décentralisée mais mais forte, solide et efficace, capable d'exécuter les tâches qui lui sont confiées sur base d'un consensus.

D'autre part, il ne faut pas oublier que, quelle que soit l'issue de la discussion concernant l'Europe à géométrie variable ou l'Europe à deux vitesses, ou encore l'Europe à noyau dur, ce qui compte, c'est la substance, notamment la capacité de prendre des décisions politiques.

En effet, l'intégration économique - base de la construction européenne - n'est toujours pas achevée. Elle doit se poursuivre avec ténacité. Cependant, les décisions politiques qui devront être prises touchent au plus profond des souverainetés nationales : le budget, la politique étrangère. De plus, l'Union européenne doit reposer sur une Europe politique. Il faudra développer une politique étrangère et de sécurité efficace et crédible.

Ce sera un des enjeux vitaux du débat sur les structures futures de l'Union: l'Union européenne et ses États-membres devront avoir une capacité d'action authentique et rapide sur la scène internationale. Ils devront s'avérer capables de mettre sur pied une diplomatie préventive pour réduire les risques de conflits armés locaux.

Si tout dans cet important débat est à étudier ou à inventer, il n'en reste pas moins vrai que certaines pistes doivent résolument être écartées. Celle de l'Europe "à la carte" notamment, à ne pas confondre d'ailleurs avec l'idée d'une Europe à deux ou à plusieurs vitesses. L'Europe à la carte signifierait que, dans l'Union européenne, chacun choisit ce qui l'intéresse et néglige le restant. Cela, c'est une manifestation de l'égoïsme nationaliste.

L'Europe à plusieurs vitesses signifie que tous les participants doivent être d'accord sur les compétences à mettre en commun, en admettant cependant que certains pays puissent avoir besoin d'un délai supplémentaire; que tout le monde ne peut pas nécessairement tout faire en même temps et à la même vitesse. Ce qu'il faut par contre prôner avec insistance, c'est le fait qu'un groupe de pays qui désire avancer sur la voie de l'intégration ait la possibilité de le faire avec ceux qui veulent et le peuvent sans être freiné par le "dernier navire du convoi".

Il faudra donc, comme le déclarait l'autre jour le commissaire européen Hans van den Broucke, trouver un équilibre entre la nécessité d'éviter l'approche du "pick and choose" et la pratique nuisible qui fait que le rythme du progrès de l'intégration européenne est toujours dicté par l'acteur plus réticent autour de la table. Cela sera d'autant plus nécessaire si l'on veut concilier l'inévitable et nécessaire élargissement de l'Union européenne avec son approfondissement indispensable.

Quant à moi, je m'inscris dorénavant dans ce débat. Je suis en principe partisan d'une Europe à une seule vitesse, une Europe qui marche avec toutes ses composantes vers l'Union fédérale. Mais ce que je ne veux en tout cas pas, c'est une Europe sans vitesse. Ce serait le début de la fin.

Willy DE CLERCQ

* Député européen (VLD)

 
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