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Conferenza Federalismo
Federalismo Servizio - 20 ottobre 1994
Gonzalez sur l'UE.

ENTRETIEN AVEC FELIPE GONZALEZ.

Propos recueillis par Thierry Desjardins

et Ramon Luis Acuna

(Extrait du Figaro, 20-10-1994)

(...)

- Dans quelques mois, vous pourriez bien être le seul socialiste encore à la tête d'un grand pays européen. Vous n'allez pas vous sentir un peu seul ?

- Pas du tout, d'abord je suis très bien avec les autres. Et ensuite je suis convaincu que les socialistes vont revenir au pouvoir dans certains pays européens.

- Lesquels ?

- Nous verrons bientôt. L'Europe bouge dans tous les sens.

- On a beaucoup dit que vous aviez été candidat à la succession de Jacques Delors à la présidence de la Commission de Bruxelles ?

- Je suis un européen convaincu, mais je n'étais pas candidat. L'Allemagne était favorable à ma candidature, la France aussi, la Grande-Bretagne n'y était pas hostile. Mais, à l'époque, j'affrontais ici un certain nombre de difficultés et je n'aurais pas voulu avoir l'air de chercher une échappatoire. Bref, les choses ne se sont pas faites.

- Vous êtes résolument pour l'Europe. Mais une Europe à combien de membres et à combien de vitesses ?

- A combien de membres ? Il n'y a pas de limites. Tous les pays européens doivent pouvoir faire partie de l'Europe. C'est évident, c'est réaliste. Quant aux "vitesses", comme on dit, je suis contre par principe. Mais, là encore, il faut être réaliste. Ces vitesses existent déjà bel et bien. Sur les douze pays actuels, il y en a neuf qui sont membres de l'UEO et trois qui n'en font pas partie. La Grande-Bretagne a demandé à être en marge de l'Europe sociale, et tout le monde l'accepte. Il est évident que les disparités économiques de tous les pays candidats obligent à reconnaître la nécessité de vitesses différentes.

- Jusqu'à présent, l'Europe a largement fonctionné autour d'un acte franco-allemand. Avec la réunification de l'Allemagne et les changements à l'Est, on a le sentiment que cet équilibre va se modifier et que l'Allemagne va, davantage encore, se tourner vers l'Est.

- Il est évident que l'Allemagne réunifiée est devenue un poids lourd, gràce à sa population, à sa puissance économique, à son influence naturelle sur toute une partie de l'Europe. Il est normal que cette Allemagne réunifiée retrouve sa vocation à s'occuper de l'Europe centrale. Il faudrait qu'en même temps la France se tourne davantage vers le flanc sud de l'Union européenne. Mais cela ne remet en rien en cause l'importance de l'axe franco-allemand ...

- Ne craignez-vous pas une hégémonie allemande sur l'Europe ?

- Pas du tout. J'étais l'un des tout premiers à me réjouir de la chute du Mur de Berlin, parce que j'avais tout de suite compris que ce bouleversement historique pourrait ouvrir une page nouvelle de l'histoire de l'Europe. Aujourd'hui, je ne crains rien de l'Allemagne, car je sais que 90 % des hommes politiques allemands sont favorables à une véritable insertion de leur pays dans l'Europe. Les Allemands sont d'ailleurs par nature plus enclins à adopter l'idée d'une Europe fédérale que d'autres. L'Allemagne est un peuple plus qu'une nation. Un peuple peut s'intégrer plus facilement dans l'Europe qu'une nation. La France, elle, est plus une nation qu'un peuple. Le cas de l'Espagne est, lui aussi, différent. En fait nous sommes une "nation des nations", en espagnol on dit » Espana es una nacion de naciones .

- Au fond, le meilleur ami du secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol semble être le chef de la CDU, un parti démocrate-chrétien. Ce qui est tout de même inattendu.

- Oui, c'est vrai. Helmut Kohl et moi, nous sommes de grands amis. Nous ne sommes pas d'accord sur tout, mais nous avons la même conception de l'Europe, ce qui est fondamental.

(...)

Propos recueillis par Thierry DESJARDINS et RAMON LUIS ACUNA

 
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