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Federalismo Servizio - 8 novembre 1994
Karl Lamers sur l'UE.

LES CHRETIENS-DEMOCRATES ALLEMANDS PLAIDENT

POUR UNE EUROPE FEDERALE.

par Lucas Delattre

(Le Monde, 8-11-1994)

Karl Lamers, principal auteur du document sur l'avenir de l'Europe publié en septembre par la CDU, doit rencontrer à Paris, lundi 7 et mardi 8 novembre, de nombreuses personnalités de l'UDF et du RPR. Il devait s'expliquer lundi, à l'Institut français des relations internationales (IFRI), sur l'idée du » noyau dur européen et prôner le renforcement dans un sens fédéraliste des institutions de l'Union.

La mise en place d'un » noyau dur européen » sert les intérêts objectifs des autres pays qui n'en font pas encore partie, affirme M. Lamers. Deux mois après avoir rendu public un document de réflexion très controversé sur l'avenir de la construction européenne, le parti du chancelier Kohl reprend l'initiative et précise sa pensée.

Le » noyau dur , dont feront partie la France, l'Allemagne, les trois pays du Benelux, voire deux à quatre pays supplémentaires à monnaie forte (cela est un élément nouveau de la réflexion), exercera un effet » quasiment magnétique sur le reste du continent. » Quelle puissance d'attraction exercerait une banque centrale européenne qui engloberait non seulement le deutschemark, mais aussi sept, huit ou neuf monnaies supplémentaires ! Quiconque tenterait de se soustraire à une telle influence se marginaliserait : c'est pratiquement impossible , explique le porte-parole aux affaires étrangères du groupe parlementaire chrétien-démocrate au Bundestag dans son discours de lundi à l'IFRI.

Il estime que le débat très vif suscité par le texte de réflexion de son parti » prouve la justesse de l'analyse . En nommant les pays devant faire partie du noyau dur, les responsables de la CDU avaient provoqué, outre un tollé chez les libéraux allemands, un certain émoi en Italie et en Espagne. Le chancelier Kohl avait dû rassurer Silvio Berlusconi au téléphone, et préciser que le texte de la CDU-CSU ne représentait pas la position officielle du gouvernement allemand. Mais Karl Lamers est un proche d'Helmut Kohl. Avec les remaniements ministériels en cours, on parle de lui pour un poste de secrétaire d'Etat aux affaires étrangères dans le gouvernement.

» Nous n'aurions pas obtenu une discussion aussi intense si nous n'avions pas nommé les noms des pays auxquels nous pensions , dit-il, en rectifiant l'interprétation qui a été faite de cette démarche et en réaffirmant qu'il ne s'agit d'exclure définitivement ni l'Italie ni l'Espagne: A l'adresse de tous ceux qui, y compris à Paris, ont opposé à l'idée de » noyau dur des concepts comme ceux d'» Europe à solidarités variables (Alain Juppé), Karl Lamers rétorque, sûr de son fait : » Il n'est pas si facile de proposer de meilleures idées que les nôtres . Les idées de la CDU, qui partent résolument d'une analyse bien comprise des » intérêts de l'Allemagne , tournent autour d'une conception fédérale de l'Europe : celle-ci doit devenir » un Etat, et pas seulement une confédération d'Etats . Exprimant une approche partagée par l'ensemble de la classe politique allemande, M. Lamers affirme que l'Union monétaire doit s'accompagner de progrès consistants dans l'Union politique. Même s'il ne s'agit pas de condit

ionner strictement la création de l'écu au renforcement de la cohésion politique (ce qui reviendrait à nier le caractère » dynamique de l'union monétaire), les dirigeants allemands sont tous d'accord pour dire que » la coopération intergouvernementale ne suffit pas (Lamers).

» Catalogue de compétences

Autrement dit, il s'agit d'étendre le domaine des décisions prises à la majorité au Conseil, pour éviter tout blocage. La CDU suggère que le système de la majorité qualifiée s'applique à tous les domaines pour lesquels l'unanimité est encore la règle, à l'exception des décisions financières importantes et de l'élargissement de l'Union à de nouveaux membres. Elle se prononce pour une » double majorité prenant en compte la taille des pays et l'importance de leur population.

Il S'agit aussi d'étendre les pouvoirs du Parlement européen, tout en renforçant la participation des parlements nationaux aux décisions de Bruxelles. » Un parlement national qui donne instruction à son gouvernement en vue d'une décision à Bruxelles peut-il être battu en brèche par une majorité qui représente les gouvernements d'autres pays ? Je ne crois pas que cela soit possible si on ne renforce pas aussi les droits du Parlement européen , explique Karl Lamers.

Les chrétiens-démocrates estiment que la réforme du Parlement européen devrait aboutir à ce que toutes les lois relevant du domaine communautaire soient adoptées avec le double assentiment du Conseil et du Parlement européen. Celui-ci devra en outre obtenir un droit d'initiative complet et celui de nommer le président de la Commission européenne. Quant à la Commission, la CDU envisage de la transformer en un véritable » gouvernement européen .

Les dirigeants chrétiens-démocrates se défendent de vouloir renforcer la bureaucratie bruxelloise et souhaitent l'élaboration d'un » catalogue de compétences définissant les rôles de chacun et inspiré par la philosophie de la subsidiarité. Leur conviction, comme le dit Karl Lamers, c'est que » l'identité des nations n'est pas menacée par l'Europe, mais au contraire par l'incapacité des Etats à résoudre les problèmes existentiels de leurs nations .

Lucas DELATTRE

 
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