ALOCUTION
du Chef de la delegation de la Roumanie
M. l'Ambassadeur Nicolae Iordache
Mosieur le President,
Nous nous trovous deja dans la troisieme semaine des travaux de la Reunion de Budapest et bien que cette rencontre porte le titre de Reunion d'examen, force est de constater qu'ill y a assez peu d'examen ou d'evaluation, la plupart des delegations preferant presenter leur points de vue surtout sur les propositions concernant l'avenir de l'institution.
Cette projection vers l'avenir est utile, voir meme necessaire, car l'un des objectifs de notre reunion est justement de definir le role et la place de la CSCE dans le nuovel ordre europeen, de faire en sorte que ses structures et ses mecanismes fonctionnent mieux et que leur efficacite soit accrue.
La delegation de la Roumanie n'a pas ete epargnee par cette tentation bien que dans les groupes de travail ell a rendu egalement compte de la facon dont mon pays a accompli ses engagements assumes dans le cadre de la CSCE.
Monsieur le President,
Depuis les changements radicaux que l'Europe Centrale et Orientale a connu, l'institution pan-europeenne s'est dottee de plusieurs mecanismes et structures afin de mieux repondre aux defis et aux exiggences de notre temps, des changements en cours et des evolutions previsibles.
Je voundaris m'arreter dans mon intervention d'aujourd'hui sur les principaux mecanismes et structures permanentes de la CSCE, ainsi que sur certaines propositions les concernant ou visant la creation de nouvelles institutions dans le cadre de la CSCE.
Je vais commencer par l'institution de la Presidence, car elle est appelee a jouer un role de plus en plus actif et important dans l'action future de la CSCE.
Avant de vous presenter les considerations de la delegation roumanie sur les fonctions de la presidence, je voudrais rendre d'abord hommage - evaluation ablige! - a la presidence italienne et a l'execellent travail accompli par l'equipe de nos collegues italiens qui par leur tres haute competence professionelle, par leur sens de responsabilite, leur ancahrnement, leur passion et leur inepuisable energie et imagination ont su conferer a cette institution do prestige, de la credibilite, de l'efficacite et du panache.
L'avenir de l'institution de la presidence sera, certes, marque par la maniere dont cette haute responsabilite est assumee et acccomplie. Le mandat definissant les fonctions de la presidence est suffisamment large et permissif pour assurer a l'action de la CSCE, menee ou inspiree par la presidence, du dynamisme, de la credibilite, un esprit intrepide et de suite et une marge approprie de reussite.
Est-i-til besoin de completer, de modifier ou de changer le mandat, ou on usage et une interpretation responsable et correcte de ses dispositions serait suffisante? Notre option va plutot pour cette derniere alternative, car les circonstances qui ont determine le choix du mandat actuel n'ont pas tellement change.
Monsier le President,
A partir du decembre prochain la troika presidentielle de la CSCE comprenda un pays en transition, un Etat integre dans atlantiques et un pays developpe non-integre qui a en plus l'avantage ou le desavantage ( que sais-je ?! ) d'etre neutre. C'st le hasard, ce sont les circonstances qui nous permettent d'avoir cette configuration, peu importe. Ce qui est important c'est que cette configuration de la troika presidentielle pourrait mieux repondre au souci de l'equilibre qui est propre a la CSCE. Au fond, cette configuration ne fera que donner expression a une autre valeur democratique de la CSCE - la rotation.`
Ma delegation est persuade, Monsieur le President, que le souci de l'equilibre et de l'equite devrait gouverner egalement a l'avenir le choix des candidats a la presidence et qu'une representation equitable des differents groupes regionaux dans la troika presidentielle devrait etre assuree dorenavant.
Je voudrais, dans ce contexte, Monsieur le President, qu'en dehors de cette troika presidentielle, mon pays ne pourrait accepter aucune autre troika dans le cadre de la CSCE - officielle ou non officielle; active ou en reserve -, car des tentatives allant dans ce sens n'ont pas ete abandonnees bien que leur caractere pernicieux et l'atteinte que de pareilles constructions portent aux valeurs fondamentales de la CSCE sont evidents. Comme un nombre important de delegations ont exprime non seulement leur reserve, mais leur franche opposition a l'idee de la constitution d'une sorte de directorat europeen, nous considerons qu'il est grand temps, Monsieur le President, d'abandonner definitivement de pareilles tentatives. La Roumanie, comme d'autre pays, est consciente du poids, du role et surtout de la responsabilite des grandes puissances dans le systeme international actuel. Mais elle est consciente aussi du fait que l'egalite en droit des atats souverains constitute le fondement de tout systeme internation
al democratique et la CSCE en est un.
Quant aux autres structures et mechanismes de la CSCE, les discussions qui ont eu lieux dans le groupe de travail concerne ont revele qu'en general les Etats participants sont satisfaits du fonctionement et des resultats de leur activite. Je pense surtout a l'institution du Haut Comissaire pour les Minorites Nationales et au Bureau de Varsovie pour les Institutions Democratiques et les Droits de l'Homme.
Les delegations participantes a ces discussions etaient unamies a apprecier les modalites de travail, l'efficacite et les reactions positives des parties impliquees par les actions et les initiatives du Haut Comissaire. La delegation roumanie a rendu compte elle aussi a la Reunion de l'excellence des contacts et des rapports que les institutions gouvernementales et non gouvernamentales de mon pays ont etabli avec le Haut Commissaire.
Si tous nos pays donnent une si haute et positive appreciation a l'activite de cette institution, porquoi devrions nous songer a apporter des "ameliorations" a son mandat ?! Est-il vrais que les recommandations du Haut Comissaire restent sans lendemain et qu'on n'a pas la possibilite de suivre leur mise en oeuvre? En guise de reponse je voundrais faire reference a l'experience que mon pays a eu avec l'institutin du Haut Comissaire. Apres sa visite en 1993 en Roumanie S.E. M. l'ambassadeur Van der Stoel a formule une serie de recommandations. Huit mois plus tard, le ministre roumain des affaires etrangeres l'a informe par ecrit de l'ete de la mise en oeuvre de ses recommandations. Cette lettre a ete portre a la connaissance des autres Etats participants. Nous croyons que d'autres pays font de meme dans des situations similaires. N'oublions pas non plus que le Haut Commissaire rend compte egalement de ses missions devant le Comite des Hauts Fonctionnaires.
Le Bureau de Varsovie est aussi une institution qui a fait ses preuves, en apportant une contribution tangible a la dimension humaine de la CSCE et se proposant des activites futures d'un tres grand interet surtout pour les pays en transition. Nous sommes persuades, Monsieur le President, comme d'autre pays d'ailleurs, que cette institution devra garder son siege a Varsovie. L'implantation et le fonctionement d'une telle institution dans un pays en transition presente un triple avantage:
- tout d'abord c'est un appui percentible et valable pour les nouvelles democratices, qui en ont besoin;
- deuxiement, c'est l'expression d'une repatition judicieuse et equilibree des institutions de la CSCE;
- troisiement, par ses activites specifiques et par son autorite croissante, le Bureau de Varsovie ajoute a la credibilite de la CSCE une nouvelle valeur a savoir celle d'etre proche des preoccupations reelles, quotidiennes des gens de la rue, de l'opinion publique; l'incorporation de cette institution distincte dans un ensemble burocratique pourrait lui faire perdre sa personnalite sinon son ame sans beaucoup de profit pecuniaire.
Parmi les structures permanentes de la CSCE, le Comite des Hauts Fonctionnaires de Prague joue egalement un role importantt, surtout dans la coordination de l'ensemble des activites de la CSCE. Nous sommes d'avis que ce mechanisme doit etre garde, ainsi que son siege a Prague. Sa vertue principale n'est pas seulement de nous sortir des activites routinieres qui se passent a Vienne, mais de nous offrir l'occasion de faire le point sur tous les activites de la CSCE et surtout de tracer les lignes directrices des ses actions futures.
Nous avons pu constater, Monsieur le President, qu'un nombre important des propositions avancees jusqu'a present visent la creation de nouvelles structures et mecanismes parmanents, le desir et l'intention des auteurs de ces propositions etant sans doute d'ameliorer le rendement et l'efficacite de la CSCE, de la faire plus utile et plus persicace.
D'autre part, nous ne pouvons pas ne nous rendre compte qu'une proliferation a outrance de ces structures peut devenir un fardeau - et non seulement financier - et entraver meme le fonctionnement normal, democratique de l'institution.
Le CSCE compte a present 53 pays participants. La plupart de ces pays ne peuvent pas se permettre - faute de moyens et de personnel qualifie - d'entretenir de delegations permanentes nombreuses a Vienne ou d'envoyer plus de 2 ou 3 personnes aux reunions importantes de la CSCE. Il est evident, Monsieur le President, qu'environ des 3/4 des Etats participants ne peuvent pas couvrir toutes les activites de la CSCE et tel est le cas egalement pour la presente reunion. La consequence immediate et regretable de cette situation est que le jeu democratique de l'elaboration et surtout de la prise de decisions est fosse avec toutes les effects qui en decoulent. C'est pourquoi, Monsieur le President, nous considerons que nous devons tous etre beaucoup plus soucieux quant a la proliferation de nouvelles structures, groupes de travail, groupes ad-hoc et autres panels.
Avant de terminer, je voudrait egalement vous dire combien mon pays apprecie le bon travail fait par le Secretaire executif et son equipe, ainsi que par les autres structures permanentes de la CSCE.
Merci, Monsieur le President.