M. LAMASSOURE SE PRONONCE POUR UNE
"REVOLUTION INSTITUTIONNELLE"
(Le Monde, 24-11-1994)
Au cours d'un colloque qui s'est tenu à Paris, mardi 22 novembre, le ministre des affaires européennes, Alain Lamassoure, a déclaré que le programme de la présidence française de l'Union européenne, pour le premier semestre 1995, s'inscrirait dans la perspective d'une réforme en profondeur des institutions européennes en 1996, lors de la révision du traité de Maastricht.
"La révolution du nombre appellera une révolution institutionnelle", a-t-il dit. "Il faudra aller plus loin et plus vite dans la politique étrangère et de défense", a ajouté M. Lamassoure, en faisant allusion à la crise en Bosnie : elle "a servi de test grandeur nature et a mis en évidence les graves lacunes du traité de Maastricht. (... ) L'Union européenne ne sera en mesure de s'occuper de l'Europe que le jour où elle aura les outils d'une politique étrangère et de défense commune", a-t-il expliqué.
S'agissant des interférences possibles entre la présidence de l'UE et la campagne présidentielle en France, Alain Lamassoure a invité les candidats, partisans d'une plus forte intégration européenne ou défenseurs d'une Europe des nations, à s'abstenir par leurs prises de position de "nuire à la présidence française".