FRANK VANDENBROUCKE REFUSE UNE EUROPE "A LA CARTE"

par Paul Vaute

(La Libre Belgique, 24-11-1994, extrait)

Avant son baptème du feu parlementaire, le nouvel hôte des Quatre Bras n'aura eu que le temps de se familiariser avec les lieux. C'est que la Chambre s'était faite impatiente du grand débat demandé, il y a quelque temps déjà, sur une politique étrangère que la pression des événements contraint à maintes redéfinitions. L'échange tant attendu a finalement eu lieu mercredi.

Chargé de faire part à l'assemblée de ses "choix décisifs", Frank Vandenbroucke s'est donné, pour support écrit, un document de 52 pages où le Seize a mis plus que sa griffe. Mais force est de constater qu'il s'y trouve plus d'analyses des situations que d'intentions précises.

GROUPES LEADERS

En matière européenne, les grands accents sont surtout placés sur la conférence intergouvernementale de 1996 ("Nous ne pouvons pas nous permettre qu'elle signifie un statu quo ou un recul") et l'exécution "à 100 pc" du traité de Maastricht même s'il est imparfait: "Un marché réellement unifié ne peut fonctionner s'il n'y a pas de convergences sociales, fiscales, environnementales ".

Elargissement ou approfondissement de l'Union? Tout en disant non à "l'Europe à la carte", le successeur de Willy Claes intègre avec prudence, pour les futurs nouveaux venus, l'approche différenciée, sur base de critères objectifs et conçue comme un régime d'exception, avec des "groupes leaders dans un certain nombre de secteurs". Elargissement de l'Otan ? Bien sûr, mais "je ne tiens pas à dire dès à présent quand et avec qui".

(...)

Paul VAUTE.