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Partito Radicale Centro Radicale - 30 novembre 1994
Débat français sur le rôle de l'UE.

EUROPE: LES TROITS CERCLES D'EDOUARD BALLADUR

par Claude Jacquemart

SOMMAIRE: Au coeur de la précampagne présidentielle, entre les principaux protagonistes, déclarés ou virtuels, le débat européen est désormais ouvert.

(Le Figaro, 30-11-1994)

L'approfondissement et l'élargissement de l'Union européenne seront au coeur de la campagne présidentielle : les discours des uns et des autres en apportent chaque jour la confirmation. Déjà, le président de la Commission européenne, Jacques Delors, supposé être le candidat de la gauche non communiste au scrutin du printemps prochain, voit se dresser face à lui un homme tel que Philippe de Villiers, adversaire résolu du traité de Maastricht, du "libre-échangisme mondial" et, par voie de conséquence, de Jacques Delors qui les incarne à ses yeux.

Les récentes déclarations de celui-ci, recueillies par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, sont venues apporter de l'eau au moulin au fondateur du Mouvement pour la France. Le président de la Commission européenne s'y prononce en effet (nos éditions de lundi) pour l'association des pays européens dans une » véritable fédération des Etats nationaux - formule au demeurant ambiguë, puisqu'elle associe deux termes antinomiques, "fédération" et "Etats nationaux". Il reprend d'ailleurs son idée pour prôner une "union fédérative", qualifiant les oppositions de principe à un projet de fédération de "largement polémiques".

» Je considère que le document de la CDU a absolument raison -, insiste M. Delors. Ce document, élaboré par Karl Lamers, dirigeant de la CDU allemande - le parti du chancelier Helmut Kohl - prévoit de doter l'Union européenne d'une sorte de Constitution qui définirait précisément les compétences de l'Union, des Etats membres et des régions. Un texte destiné à servir de référence pour la conférence intergouvernementale destinée à amender le traité de Maastricht, en 1996.

Chirac contre Lamers

Le document Lamers, destiné à jeter les bases d'un "noyau dur" européen, a été vivement critiqué par Jacques Chirac au micro d'Europe 1, hier matin. Candidat déclaré à l'élection présidentielle, le maire de Paris a estimé que les propositions du dirigeant de la CDU n'étaient » conformes ni aux intérêts ni à la culture des Français et de la plupart des autres membres de l'Union européenne . » Naturellement, a ajouté Jacques Chirac, il faudra qu'on trouve avec les Allemands un accord, car l'entente franco-allemande est un élément essentiel de la poursuite de la construction européenne. Mais je ne crois pas que le rapport Lamers puisse, de près ou de loin, constituer la base d'un accord.

Comment la construction européenne doit-elle donc être envisagée ? » L'Europe, souligne Jacques Chirac, doit s'élargir petit à petit à l'ensemble des pays européens. Par conséquent, elle ne peut être qu'à géométrie variable car tous les pays européens ne peuvent pas obéir immédiatement aux mêmes contraintes et prendre les mêmes engagements.

Le maire de Paris, dont le "oui" au traité de Maastricht n'avait pas été négligeable lorsqu'il s'était agi, en 1992, de faire approuver ce dernier par référendum - une approbation obtenue de justesse -, joue ici un jeu subtil. Il ne peut rien renier de son engagement. Mais il doit aussi s'efforcer de rassurer, dans la perspective de l'élection présidentielle, ceux qu'effrait une Europe "maastrichtienne", qui représentent une partie non négligeable de l'électorat de la majorité. D'où, notamment, sa proposition d'organiser un nouveau référendum sur la monnaie unique.

"Nouvelle impulsion"

Comme en contrepoint, le ministre allemand des Finances, Theo Waigel, et son homologue français, Edmond Alphandéry, ont souligné hier leur volonté de poursuivre en 1995 les efforts budgétaires entrepris pour remplir les critères de convergence en vue de l'Union économique et monétaire. » L'Allemagne et la France vont continuer à faire pression pour une stricte interprétation des critères de convergence du traité de Maastricht, elles s'opposeront énergiquement à toutes les tentatives de les saper , ont-ils souligné.

A deux reprises, hier, Edouard Balladur est, lui, entré dans le débat : au Conseil des ministres et dans un "point de vue" publié par Le Monde.

Selon le porte-parole du gouvernement, Nicolas Sarkozy, le chef du gouvernement a présenté en Conseil des ministres les priorités de la présidence française de l'Union européenne (qui prendra effet au début de l'an prochain) en soulignant qu'il s'agissait de donner » une nouvelle impulsion à la construction européenne . » M. Balladur a dit à ses ministres que cette tâche était pour eux une priorité et qu'elle devait l'emporter sur toutes les autres obligations , a indiqué M. Sarkozy. Enumérant les quatre priorités pour la France que sont » la croissance et l'emploi, la promotion de la sécurité en Europe, l'affirmation de l'identité européenne et les travaux préparatoires à la réforme des institutions européennes , M. Balladur a confirmé que l'Assemblée nationale et le Sénat débattraient de ces questions respectivement les 7 et 14 décembre.

Dans Le Monde, cependant, le premier ministre a souhaité, au moment de l'ouverture du sommet franco-allemand à Bonn, que la France et l'Allemagne renégocient le traité de Paris de 1963 (le "traité de l'Elysée") afin de » renforcer encore la coopération entre les deux pays, dans » tous les domaines, politique, économique et militaire .

"L'inéluctable" élargissement

Pour Edouard Balladur, il convient d' organiser l'Europe en » trois cercles dans la perspective de son inéluctable élargissement. » Tous les pays de l'Union, qu'ils soient quinze ou davantage, ne peuvent progresser au même rythme dans les tous les domaines , écrit le premier ministre. Ainsi aurait-on un » cercle de droit commun , ayant » vocation à s'élargir à l'ensemble des pays d'Europe, sauf la Russie, l'Ukraine et la Biélorussie .

Dans un » cercle plus large entreraient » les pays restant en dehors de l'Union et en attente de leur adhésion . Enfin, des » cercles plus restreints (notamment monétaire et militaire) devraient permettre » des coopérations plus approfondies entre un nombre plus limité de pays .

Ainsi le débat européen est-il largement ouvert, les principaux protagonistes, virtuels ou déclarés, de l'échéance du printemps 1995 ayant choisi désormais d'y entrer de plain-pied.

Claude JACQUEMART

 
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