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Conferenza Federalismo
Partito Radicale Centro Radicale - 12 ottobre 1995
(EU) PE/ALLEMAGNE

LE PRESIDENT HERZOG PLAIDE POUR UNE EUROPE FEDERALE, AFFIRME QUE L'UNION MONETAIRE N'EST PAS POSSIBLE SANS UNION POLITIQUE ET SOULIGNE L'IMPORTANCE DE LA STABILITE EN MEDITERRANEE

(Agence Europe, le 11 octobre 1995) -

"Nous avons une vision, et cette vision, c'est l'Europe". C'est ainsi que Roman Herzog, président de la République fédérale d'Allemagne, a commencé son discours au Parlement européen, un discours dans lequel il a souligné à plusieurs reprises les racines profondes de l'unité européenne. En effet, a-t-il dit, "le projet de Jean Monnet, Robert Schuman, Alcide de Gasperi, Paul-Henri Spaak et Konrad Adenauer était bien plus qu'un réflexe face à une menace extérieure" : "Il signifiait la reconnaissance d'une idée vieille de 1100 ans, celle de la réconciliation intérieure de l'Europe. Cette idée avait été formulée en allemand, en français et en latin en 842 par les petits-enfants de Charlemagne dans les serments de Strasbourg, qui constituent le premier témoignage écrit en allemand et en français". Des menaces continuent d'exister aujourd'hui, a constaté M. Herzog, qui, en soulignant que la sécurité est indivisible, a affirmé que "l'instabilité de l'Europe de l'Est menace également la France, celle de la région mé

diterranéenne, également l'Allemagne... La stabilisation de la région méditerranéenne est un défi pour l'Europe, un défi qui englobe la politique étrangère et la politique intérieure, la politique culturelle et la politique sociale... La communauté internationale mesurera l'Europe sur sa capacité à gérer ce défi".

Reconnaissant que, plus que la politique étrangère, "ce qui intéresse le citoyen, c'est le mark fort dans son porte-monnaie ou son emploi sûr chez Péchiney", le Président allemand a cependant estimé que les intérêts économiques ne constituaient pas "la mesure de toute chose" (selon lui, "le déficit de l'ancienne CE résidait justement dans le fait qu'elle accordait une importance trop exclusive à l'économie"). Soulignant l'importance de la culture, il a cité Ortega y Gasset qui disait que "si nous faisions aujourd'hui le bilan de notre patrimoine spirituel, il s'avérerait que la plus grande partie ne vient pas de notre patrie respective, mais du fonds européen commun". Mais "l'on ne saurait non plus se passer d'économie", a admis Roman Herzog, en remarquant qu'aujourd'hui, "il n'est plus possible de définir de manière fiable l'intérêt national dans le domaine économique". S'adressant à ses compatriotes, il a souligné que c'était "grâce à l'intégration économique de l'Europe que le DM a pu être une monnaie for

te". Citant ensuite Goethe, qui faisait dire à Faust "deux âmes, hélas, se partagent mon sein", M. Herzog a noté que "ceci est vrai pour la grande majorité d'entre nous, qui sommes partagés entre une mentalité de consommateur et une mentalité de producteur". Et, a-t-il ajouté, "le deuxième problème réside dans le fait que la politique économique et monétaire de certains pays traduit davantage une mentalité de producteur, comme quelquefois aux Etats-Unis et dans les pays aux monnaies dites fiables, alors que dans d'autres pays, notamment en Allemagne, c'est la mentalité de consommateur qui domine". Selon le Président allemand, "la meilleure politique monétaire"est donc celle qui "évite à la fois les sous-évaluations et les surévaluations, de telle sorte que les intérêts des consommateurs et des producteurs puissent être conciliés pour le bien de l'économie dans son ensemble... La solution européenne, encore meilleure, est l'Union économique et monétaire de l'Europe". "Une Union monétaire n'est pas concevable

sans Union politique. En ce sens, je ne puis que donner raison au président de la Bundesbank, M. Tietmeyer", a affirmé le président Herzog, pour qui, "exprimées publiquement, les divergences d'opinion concernant les possibilités de réaliser l'Union monétaire dans les délais convenus et, pour certains pays, d'y adhérer, peuvent menacer non seulement l'Union monétaire, mais aussi l'Union politique".

"Comme spécialiste de droit constitutionnel allemand, - je défends naturellement une forme d'organisation politique qui commence par la lettre "F", mais qui, depuis quelque temps, n'a plus le droit d'être mentionnée dans le débat européen. Apparemment, même dans la politique européenne, les tabous de la "political correctness" ont fait leur entrée", a poursuivi Roman Herzog, qui considère que "cette forme d'organisation représente encore aujourd'hui l'une des meilleures offres de solution politique de l'histoire" : "Ainsi que le montre l'histoire de l'après-guerre de l'Allemagne, c'est même une méthode de décentralisation". "C'est pourquoi il ne devrait pas non plus faire peur aux Européens anglo-saxons", a estimé M. Herzog, ajoutant : "Rien n'oblige les membres de l'Union européenne à choisir précisément le modèle de fédération suisse, américain ou allemand. N'y a-t-il pas, après tout encore la possibilité consolante de réfléchir à une variante fédérale complètement nouvelle ? Je pense que c'est là l'une de

s chances et des tâches les plus importantes du Parlement européen".

Quant à la politique étrangère et de sécurité commune, M. Herzog estime que "la leçon de modestie que la Bosnie a donnée aux Européens" devrait faire tirer trois conclusions susceptibles de "favoriser l'entente sur la procédure à suivre" en cette matière, à savoir : - "les décisions unanimes ont plus d'effet à l'extérieur que les décisions prises à une courte majorité marquée par les dissensions intraeuropéennes"; - "certes, une décision majoritaire vaut mieux que pas de décision du tout, sinon ce sont d'autres puissances qui décideront des questions déterminantes pour l'avenir de l'Europe" (là, M. Herzog a constaté que, "quelle que soit la manière de voir les choses, les Etats-Unis restent malgré tout une "puissance européenne"); - "une conduite résolue des affaires et le courage de revoir aussi à l'occasion ses anciennes positions sont le meilleur moyen pour les grandes nations de ne pas être mises en minorité".

M. Herzog, qui a beaucoup insisté dans son discours sur la nécessité d'une plus grande proximité avec le citoyen afin de gagner sa confiance, a affirmé que l'Europe "ne peut pas se permettre de se figer dans une expertocratie". Et il est même entré dans le détail, en estimant que "le droit européen est trop dispersé et trop difficile à comprendre, trop technocratique et trop perfectionniste". "En d'autres termes", a-t-il jugé, "trop loin du citoyen. Le Traité sur l'Union et le droit dérivé de la Communauté doivent absolument être consolidés et allégés, toutefois sans nouveaux débats dogmatiques".

Plaidant pour une société "ouverte", le président Herzog a conclu son discours par deuxcitations,"l'une d'un Européen de l'Est, l'autre d'un Britannique, qui se complètent à merveille.Lapremière"L'Europe a perdu de son assurance. Elle en a bien besoin. Tropd'assurance rend bête". La deuxième"L'Europe doute? Dans le doute, l'Europe !".

 
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