SELON A E-MARIE LIZIN, UN "NOYAU CENTRAL" EST NECESSAIRE SI LA CIG EST "VIDEE DE SON CONTENU"
20/11/1995 Agence Europe
- Dans une "Note critique" sur la Conférence intergouvernementale de 1996, A e-Marie Lizin, membre du Sénat belge et ancienne ministre belge aux affaires européennes et ancienne parlementaire européenne, estime que dans la phase de préparation de la CIG, "plutôt que de continuer à produire des textes remplis de souhaits généreux qui conduisent finalement à accepter des régressions du droit européen et de la capacité d'action de l'Europe", il faudrait "une analyse stricte, un bilan précis et, si le bilan est à la hauteur des inquiétudes que crée le rapport Westendorp (voir EUROPE du 16 novembre, pages 5 et 6), adopter, pour la première fois en quarante ans, une stratégie différente et courageuse". En somme, si l'exercice de la CIG ne permet "aucune ouverture" dans le sens d"'une Europe forte, disposant d'une politique fiscale et sociale et d'une politique de défense", la Belgique "ne doit pas l'accepter". Pour Mme Lizin, pour qui il faudrait retrouver en Europe "le sentiment profond de l'origine, des pères fo
ndateurs et de Jean Mo et", ce refus "n'est pas un refus anti-européen": au contraire, son but est de "ne pas donner raison aux Etats qui choisissent la zone de libreéchange et l'appauvrissement du processus européen", mais de provoquer "un choc salutaire". Selon elle, "une politique de l'emploi et de modulation fiscale dans un Etat européen n'a de sens que si elle s'inscrit dans une structure européenne, dotée de moyens réels d'action sur les économies dites "nationales". C'est donc notre propre capacité d'action interne qui se joue lors de la réussite d'une CIG concrète ou, au contraire, vidée de son contenu". Le refus d'un tel résultat serait, selon Mme Lizin, "peut-être, un moment apte à créer un noyau central d'Etats membres acceptant une stratégie de diversification et prêts à une CIG constructive en matière sociale et de défense, en matière fiscale et d'environnement". "Nous proposons que la Belgique soit un acteur créateur de ce noyau dur", conclut Mme Lizin.