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Partito Radicale Lapo - 25 marzo 1999
L'OCDE déplore la faible mobilité des salariés européens
Lucas Delattre, Le Monde 25/3/1999

Bien que le lancement de l'euro soit devenu une réalité depuis trois mois, on ne sait toujours pas quelles en seront les conséquences à long terme sur les économies et les sociétés européennes. Une analyse en profondeur des changements susceptibles d'affecter les pays de l'Union économique et monétaire a été présentée, mercredi 24 mars, par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

L'un des enjeux principaux de l'euro, selon l'OCDE, est de » renforcer la capacité d'adaptation de l'économie aux chocs , pour accroître l'emploi et accélérer la productivité de l'économie. Ces nouvelles capacités d'adaptation supposent des réformes en profondeur dont l'enjeu est éminemment politique. L'OCDE constate que les unions monétaires qui ont réussi dans l'histoire ont toutes été accompagnées d'une union politique, synonyme d'intégration poussée dans tous les domaines.

» Une intégration économique étroite ( ) réduit la vulnérabilité à des chocs asymétriques , écrit l'OCDE. Par le terme de » choc asymétrique , les économistes désignent tous les phénomènes qui réduisent temporairement les revenus d'un pays ou d'une région (par exemple une sécheresse ou une baisse soudaine des exportations) ou modifient en profondeur la structure de l'économie (par exemple la réunification allemande ou une révolution technologique).

L'OBSTACLE DE LA LANGUE

Comment l'Europe doit-elle répondre aux » chocs qui risquent d'affecter tel ou tel de ses pays membres ? L'intégration prend plusieurs formes possibles : interdépendance commerciale (elle a pratiquement doublé depuis 1970 en Europe), intégration financière et rapprochement des marchés de capitaux La possibilité d'une stabilisation budgétaire au niveau européen, avec l'idée d'une augmentation des transferts des pays riches vers les pays pauvres, n'a pas le vent en poupe (comme le prouvent les difficiles négociations autour de l'Agenda 2000). En outre, avec près de 1,3 % du PIB européen, les dépenses de l'Union sont très réduites et ne peuvent pas jouer un rôle stabilisateur, note l'étude de l'OCDE.

En définitive, c'est surtout la mobilité des salariés qui fait défaut aux pays européens. Celle-ci est souhaitable bien qu'elle risque de déboucher sur des pratiques de » dumping social , écrit l'OCDE. » Il n'y a que 5,5 millions de ressortissants de l'UE, sur un total de 370 millions, qui résident dans un autre Etat membre, soit 1,5 % de la population En Europe, l'ajustement s'opère dans une large mesure par le changement d'activité et le chômage . La mobilité est plus grande aux Etats-Unis, en Canada ou en Australie. Aux Etats-Unis, plus de 2,5 % de la population en âge de travailler et un peu moins de 5 % des chômeurs changent d'Etat de résidence chaque année.

En Europe, les obstacles sont multiples et commencent par la diversité des langues et des cultures. Mais il existe aussi des obstacles d'ordre institutionnel. Exemple : un chômeur qui va dans un autre pays d'Europe pour chercher du travail risque de perdre ses droits à prestations. Autre élément perturbateur, selon l'OCDE : l'existence d'un salaire minimal, qui réduit la mobilité des salariés. Les frais qu'entraînent l'achat ou la vente d'un bien immobilier sont bien plus importants en Europe qu'aux Etats-Unis.

L'OCDE met le doigt sur un autre type de mobilité souhaitable : le passage d'un emploi à l'autre, qui permet une adaptation permanente aux évolutions de l'économie. La durée moyenne d'occupation d'un emploi est de 3,4 ans aux Etats-Unis, tandis qu'elle est de 7,3 ans en Europe continentale (et de plus de 10 ans en Allemagne).

 
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