Questo è un breve ma significativo brano di un documento ufficiale del consiglio d'Europa dal titolo "un quadro comune di riferimento per l'apprendimento e l'insegnamento delle lingue".
Assai interessante è l'analisi iniziale sull'alternativa esperanto/inglese, quest'ultimo descritto come imposizione dei mercati.
Altrettanto interessanti i dati forniti che sfatano il luogo comune secondo cui l'inglese sarebbe già di fatto lingua veicolare da tutti compresa in Europa.
Le besoin de plurilinguisme
Tout Européen qui souhaite étendre sa compétence langagière au-delà de la langue de son milieu proche est confronté à une grande diversité de langage et de langues - il y en a plus de cinquante dont le statut de langue nationale ou régionale a été reconnu dans les États membres du Conseil de la Coopération culturelle, sans compter un certain nombre dans la Fédération de Russie. Un automobiliste peut très bien traverser cinq ou six zones linguistiques différentes en une seule journée. Comment va-t-on surmonter ces barrières de communication? Nombreux sont ceux qui souhaiteraient couper le noeud gordien en choisissant une langue comme moyen universel de la communication internationale. Une minorité, petite mais bruyante et agitée, plaide pour l'espéranto inventé précisément dans ce but. Les forces historiques et économiques, toutefois, sont allées loin pour propulser l'anglais à cette place, notamment en ce qui concerne les industries de la communication elles-mêmes. Ce phénomène n'est pas seulement européen m
ais mondial. En conséquence, l'anglais est devenu la première langue étrangère enseignée dans la plupart des systèmes éducatifs, entrant ainsi dans une spirale d'auto-légitimation. Déjà de nombreux parents estiment qu'un enfant à qui l'école n'offre pas la possibilité de parler anglais couramment est sérieusement désavantagé. Des planificateurs scolaires considèrent nécessaire et suffisant l'enseignement de l'anglais comme lingua franca. L'exclusion qu'ils font d'autres langues étrangères dans les programmes scolaires peut avoir pour but de concentrer les moyens afin de maximiser l'efficacité communicative dans la principale langue de communication internationale ou, simplement, de ne donner qu'un rôle minimum aux langues vivantes dans les programmes scolaires pour laisser plus de place aux mathématiques, aux sciences, à la technologie, aux lettres et à l'apprentissage de la langue maternelle.
Il revient bien évidemment aux autorités compétentes de prendre les décisions en matière de politique linguistique selon leur estimation de la meilleure manière de répondre aux besoins individuels et sociaux. Néanmoins, la politique des institutions européennes se prononce nettement en faveur du plurilinguisme. Cela n'est pas seulement le produit du ressentiment provoqué par les avantages dont jouirait un pays membre en comparaison des autres. Cela provient plutôt du fait que, pour un certain nombre de raisons, la nature multilingue de la société européenne rend nécessaire pour les Européens, l'acquisition de compétences dans plus d'une langue étrangère. En premier lieu, il ne faut pas surestimer l'étendue et le niveau de compétence en anglais dans différents pays. Dans le cadre de l'Union européenne, moins de 50% de la population parmi les plus jeunes prétend avoir un niveau de compétence communicative utilisable dans cette langue. Dans les groupes d'âge plus élevés, le pourcentage est nettement plus faible
. L'impression que l'on comprend et parle l'anglais partout ne tient que pour les contacts touristiques, professionnels ou d'un niveau socioculturel élevé. Chaque pays vit sa vie nationale dans sa langue nationale et, dans certains cas, quelques langues régionales. Les visiteurs ou les résidents étrangers qui ne savent rien de cette langue ne comprendront rien de ce qu'ils voient ou entendent autour d'eux à moins que ce ne leur soit élucidé par ceux avec qui ils ont une compétence linguistique partagée. Ils risquent de se trouver marginalisés, voire même isolés. Ils n'auront accès qu'au type d'information que l'on destine à l'étranger. Même si le contact peut être établi à l'aide d'une langue étrangère partagée, la qualité de la communication dépend de la compétence des interlocuteurs dans cette langue ce qui est bien évidemment hors du contrôle de chacun d'entre eux. Si, en particulier, le rôle de cette langue comme lingua franca est interprété comme l'utilisation d'un code véhiculaire sans support culturel
, elle pourra répondre aux exigences fondamentales de la transaction, mais paralyser l'échange d'information et d'opinions sur tout autre chose que les aspects les plus superficiels de la vie privée, des relations sociales et des questions de valeurs et de croyances.
En réalité, face à l'immense complexité des langues et de leurs usages en Europe, personne n'est en mesure de faire autre chose que des incursions limitées dans la complexité multilingue du continent. Comment faire le meilleur usage du temps et des moyens limités dont on dispose pour apprendre une langue est une question centrale pour la planification en langues. Les projets successifs du Conseil de l'Europe ont été fondés sur la conviction qu'il est d'importance décisive de définir des objectifs valables, appropriés et réalisables qui correspondent aux besoins communicatifs des individus dans une société. Comme ces besoins ne se découvrent qu'au cours de la vie adulte, il faut organiser l'apprentissage des langues de manière souple dans une perspective à long terme. L'apprentissage scolaire des langues ne doit pas être vu comme un processus visant l'acquisition d'un produit fini mais comme la construction de fondations pour un apprentissage et une utilisation ultérieurs. Comme l'a montré Porcher (Porcher,
1980), la nature de l'école en tant qu'institution limite fortement ce qu'on peut y faire à ce moment de la vie. L'apprentissage des langues dans l'enseignement supérieur, en formation continue ou éducation des adultes ne doit pas être considéré comme un supplément facultatif, un ornement ou un passe-temps mais comme une disposition sociale essentielle qui sert des intérêts nationaux importants. Il convient de noter que la demande à ce niveau est plus étroitement reliée aux besoins et beaucoup plus diversifiée que celle au niveau scolaire. Par exemple, il n'arrive guère que des adultes veuillent seulement améliorer leur maîtrise d'une langue qu'ils possèdent déjà raisonnablement bien. Plus couramment, ils préfèrent élargir leur compétence vers d'autres langues, avec des objectifs modestes en matière de production mais en visant la compréhension en direct d'autres Européens s'exprimant de la façon qui est leur est la plus familière. On prendra pour exemple les émissions de télévision de la BBC fondées sur ce
principe et qui ont attiré une population "nomade", passant d'un cours pour débutant dans une langue à un autre dans une autre langue, tandis que le nombre des téléspectateurs des cours avancés dans une même langue correspond au sommet d'une pyramide.