Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
mar 21 mag. 2024
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Conferenza Lingua internazionale Fundapax
Partito Radicale Lapo - 4 maggio 2001
Dialetti, la 'rivoluzione' francese.

A meno di un mese dall'apertura ufficiale dell'anno Europeo delle lingue (inaugurato in Francia il 4 aprile), il Ministro della Pubblica Istruzione Jack Lang ha presentato ieri ben tre circolari per introdurre sin dalle elementari l'insegnamento dei dialetti (o lingue regionali, come vengono denominati in quel paese) nel sistema educativo francese.

Gli obiettivi fissati dalla circolare sono molto ambiziosi: gli studenti dovranno essere in grado di esprimersi sin dalla fine della seconda elementare in francese e nella lingua regionale allo stesso livello di competenza.

Inoltre i dialetti avranno lo stesso status dell'inglese, ed è prevista la possibilità d'insegnare anche alcune materie tradizionali in dialetto.

In alcuni casi potrebbero essere costituite delle classi bilingue in cui il vernacolo rappresenti la lingua madre, e cioè nelle quali quasi tutti gli insegnamenti verrebbero impartiti nella lingua locale (fatta naturalmente salva l'obbligatorietà dell'insegnamento del francese in tutte le classi, di ogni ordine e grado).

Si tratta come è ovvio di una vera e propria rivoluzione per un paese tradizionalmente nazionalista, centralista e giacobino, come la Francia.

Non a caso il provvedimento ha subito suscitato un vespaio di polemiche, persino nel Partito Socialista, di cui Lang è autorevole esponente.

Proprio la possibilità che la lingua corsa diventasse materia scolastica nell'isola era stata tra le ragioni che avevano portato qualche mese fa alle dimissioni del Ministro degli interni e compagno di partito di Lang, Jean Pierre Chevènement.

Occorre anche ricordare che nel giugno del 1999, dopo un pronunciamento contrario da parte della Corte Costituzionale il Presidente Chirac si era rifiutato di ratificare la Carta Europea delle lingue regionali: il decreto di Lang assume anche un significativo valore politico.

Jack Lang a dichiarato infatti che questa decisione è motivata da "una volontà politica di preservare le lingue, elemento della ricchezza del patrimonio nazionale, di contribuire al riconoscimento della diversità delle identità culturali, di garantire la continuità dell'insegnamento nell'arco di tutta la scolarità".

La Francia diventa quindi il primo paese Europeo a ribaltare la tendenza all'omologazione linguistica e culturale del sistema educativo, a ribellarsi al conformismo anglofilo dell'opinione pubblica, a rispondere alla colonizzazione linguistica e culturale americana, a tentare di recuperare le proprie profonde radici culturali.

Lapo Orlandi.

Segretario Aggiunto,

"Esperanto" Radikala Asocio

In attesa di conoscere meglio i dettagli dei provvedimenti emanati dal Governo Jospin, riportiamo di seguito gli articoli di Le Monde e di Libération con cui giovedì scorso si preannunciava la coraggiosa iniziativa francese.

L'école des langues régionales

LE MONDE | 26.04.01 | 14h56

Estimant qu'"il n'est nul besoin d'une ratification de la Charte européenne des langues régionales pour avancer", le ministre de l'éducation nationale a présenté des mesures pour promouvoir "les langues de France", en créant par exemple des concours spéciaux pour recruter les enseignants bilingues.

"Il n'est nul besoin d'une ratification de la Charte européenne des langues régionales pour avancer." En présentant, mercredi 25 avril, les "nouvelles orientations pour l'enseignement des langues régionales", Jack Lang a placé son propos sur un terrain politique : "Ce plan de développement est une anticipation concrète des engagements pris par le gouvernement." En juin 1999, sur la base d'un avis du Conseil constitutionnel jugeant la Charte contraire au principe d'indivisibilité de la République, Jacques Chirac avait opposé son veto à sa ratification par le Parlement.

Le ministre de l'éducation estime que le moment est venu pour l'Etat de "franchir une nouvelle étape". "J'assume mes responsabilités", a précisé M. Lang. Nouveau cadre réglementaire de l'enseignement des "langues de France", concours spéciaux pour recruter des enseignants et partenariat renforcé avec les collectivités locales sont les principaux axes du plan ministériel. Qui veut répondre à plusieurs principes : "Une volonté politique de préserver les langues, élément de la richesse du patrimoine national ; contribuer à la reconnaissance de la diversité des identités culturelles ; garantir la continuité de l'enseignement sur toute la scolarité." Plus de 152 000 élèves apprennent une langue régionale de l'école primaire au lycée, dans l'enseignement public, privé ou associatif : 72 000 l'occitan, 28 000 le corse, 21 000 le breton, 9 000 le basque, 9 000 le catalan, 7 500 l'allemand/alsacien, et près de 6 000 les langues des pays mosellans. Dans cet ensemble, 28 000 élèves suivent un enseignement bilingue. Ces

effectifs ne cessent de progresser.

"DES LA MATERNELLE"

Le ministre soumettra ses projets jeudi 3 mai au Conseil supérieur de l'éducation. Une première circulaire fixe le cadre général: les langues régionales participent "au plan de développement des langues vivantes dès l'école primaire". Dans le premier degré, elles peuvent être proposées, au même titre que l'anglais, jusqu'à trois heures par semaine.

Au collège, où l'apprentissage obligatoire de deux langues est prévu à partir de 2005 en sixième, trois heures hebdomadaires pourront être offertes, ainsi qu'une option de deux heures. En outre, la formation et le recrutement des enseignants devront valoriser leurs compétences en langue régionale.

Ce point figure en bonne place dans la deuxième circulaire ministérielle, qui porte sur l'enseignement bilingue. Dès 2002, dans dix-sept académies, des concours spéciaux devraient permettre de recruter des enseignants capables d'enseigner directement la langue, ou d'exercer une autre discipline dans cette langue. Un décret réorganisera en ce sens les épreuves du concours des professeurs des écoles, dans huit langues (basque, corse, breton, catalan, créole, occitan, langues d'Alsace et mosellane), "en fonction de l'importance de leur usage dans l'académie ainsi que des besoins liés à l'accueil des enfants". Actuellement, reconnaît un proche du ministre, "le bricolage prévaut", les besoins étant couverts par des vacataires ou des suppléants.

L'enseignement bilingue, organisé "dès la maternelle", est appelé à devenir "le mode privilégié d'enseignement des langues régionales". Le ministère lui fixe des objectifs précis : il devra, à l'issue du CM2, amener les élèves au même niveau de compétences qu'en français. Dans les écoles primaires publiques ou dans les établissements issus du mouvement associatif (bretons de Diwan, basques de Seaska...), des sites bilingues pourront ainsi être développés quand "l'existence d'une demande parentale" sera assurée. Au collège, puis au lycée, des "sections de langue régionale" pourront être créées sur le modèle des sections européennes. Elles conserveront au moins deux disciplines enseignées en français, en dehors des mathématiques, de l'histoire-géographie et de l'éducation physique. Ces sections donneront lieu à une mention portée sur les différents baccalauréats.

Le bilinguisme "à parité", dans lequel l'enseignement est délivré de façon égale en français et en langue régionale, par demi-journées, en alternance, pourra même évoluer "vers des formes d'enseignement en immersion". Dans ce cas, toute la vie scolaire est animée en langue régionale, des conseils de classe à la formation des délégués d'élèves. "Notre système doit être assez généreux pour admettre cet enseignement qui a fait ses preuves", a insisté Jack Lang. Sans craindre de heurter les militants des organisations laïques, la circulaire précise que les écoles associatives "contribuent à l'élargissement de l'offre publique d'enseignement des langues vivantes".

ENGAGER DES PARTENARIATS

L'éducation nationale s'est d'ores et déjà engagée avec quatre régions dans un partenariat. Signée le 18 octobre 2000 avec l'Alsace, une convention portant sur la période 2000-2006 prévoit la généralisation de l'enseignement de l'allemand dans les écoles primaires, la création d'une filière bilingue dans chaque collège, ou encore la spécialisation de 50 instituteurs bilingues par an et l'ouverture d'un centre de formation à Guebwiller (Haut-Rhin). Une "charte convention spécifique" a aussi été élaborée pour sept ans au Pays basque. Un avenant au contrat de plan Etat-région doit être signé avec la Bretagne, dès que Diwan aura avalisé le protocole d'accord d'intégration au service public négocié avec l'éducation nationale. Enfin, a souligné Jack Lang, "nous poursuivons notre travail avec l'exécutif corse" : 25 millions de francs visent à offrir trois heures hebdomadaires de corse de la maternelle à l'université.

Nathalie Guibert

http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3264--177181-,00.html

Coup d'accélérateur pour les langues régionales à l'école

La réforme prévoit la reconnaissance de l'enseignement bilingue.

Par EMMANUEL DAVIDENKOFF

Libération - Le jeudi 26 avril 2001

http://www.liberation.com/quotidien/semaine/20010426jeur.html

Jack Lang ne voulait pas "politiser" la question de l'enseignement des langues régionales. Annonçant hier ses "nouvelles orientations" en ce domaine, il a donc fait de l'histoire et du droit. Autrement dit de la politique.

De l'histoire d'abord. Rappelant que l'usage commun d'une langue nationale "était censé libérer des obscurantismes" à l'époque de la Révolution, il a regretté que ce "juste combat ait comporté sa part d'injustice". Un siècle plus tard avec l'école de Jules Ferry, "notre système ultracentralisé a éradiqué traditions et cultures régionales".

Esprits mûrs. Lang ne prétend pas "réparer" mais il "fait le pari d'une dynamique". "Sans vouloir politiser" donc, le ministre de l'Education a ancré ses décisions dans un "combat" relancé par François Mitterrand à la fin des années 70 et poursuivi après l'élection de 1981. Aujourd'hui, Lang pense que les esprits sont mûrs pour que les "langues de France" soient pleinement reconnues par l'Education nationale. Pour preuve: 152 000 élèves suivent un enseignement en langues régionales: occitan, corse, breton, catalan, créole, langues d'Alsace, francique, flamand, franco-provençal... Un chiffre en hausse continue, notamment dans le primaire.

Le cadre réglementaire de leur enseignement sera entièrement renouvelé: trois circulaires seront présentées le 3 mai au Conseil supérieur de l'éducation. La première définit un cadre général: pour "contribuer à la reconnaissance de la diversité des identités culturelles", elle garantira "la continuité sur l'ensemble de la scolarité" de l'enseignement des langues régionales. La formation initiale et continue des enseignants fera l'objet d'un "plan pluriannuel" fixé au niveau des académies concernées. Un "concours spécial de recrutement des professeurs des écoles" sera également instauré.

Les deux autres circulaires "reconnaissent l'enseignement bilingue", qui consiste non seulement à faire apprendre une deuxième langue mais également à délivrer des enseignements dans cette langue. Il "sera organisé lorsque la demande des parents aura été exprimée et reconnue". Ce dernier point constitue un acte politique fort. Jack Lang a insisté sur l'obligation faite à l'Etat d'organiser cet enseignement, ce qui pourrait avoir des conséquences directes sur le projet de loi sur la Corse (lire ci-contre).

Censure. Autre nouveauté: les écoles bretonnes Diwan pourraient être intégrées au service public. Leur conseil d'administration doit en décider ce week-end. Côté ministère, Jack Lang "est prêt à assumer cette décision". Elle est éminemment politique, elle aussi. De même que la volonté de Jack Lang d'"anticiper sur les engagements que le gouvernement a pris en signant la Charte européenne des langues régionales", même si elle n'a pas été ratifiée pour cause de censure par le Conseil constitutionnel, et que Jacques Chirac a refusé de réviser la Constitution pour permettre au texte de passer.

Ces "détails" mis à part, Lang n'a pas fait de politique sur la question de l'enseignement des langues régionales.

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail