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referendum, politica italiana

M. BERLUSCONI EST MENACE PAR LES REFERENDUM DU 11 JUIN

L'ex-président du conseil italien risque à la fois de perdre deux de ses trois chaînes de télévision et d'être marginalisé politiquement. Cette sorte de quitte au double se jouera sur les quatre referendums concernant le réaménagement de l'espace audiovisuel

par Marie-Claude Descamp

(Le Monde, 09/06/95)

Vox populi, vox dei: même si tous les experts s'accordent à penser que plus d'un quart des 48 millions d'italiens qui seront appelés, dimanche 11 juin, à se prononcer sur douze référendums, n'ont pas encore la moindre idée de ce qu'ils vont voter, des urnes sortira le jugement de Dieu . L'expression est de Silvio Berlusconi lui-même, et s'il est vrai que l'ancien président du conseil ne déteste pas à l'occasion dramatiser les situations, pour une fois il a sans doute raison.

C'est son empire télévisé qui en jeu et, par delà, son avenir politique. Cette sorte de quitte ou double se jouera sur les quatre référendums concernant le réaménagement de l'espace audiovisuel. Au fil de la campagne, ceux-ci se sont fondus en une unique question: pour ou contre M. Berlusconi ?

Pour en arriver là, le parcours a été aussi tortueux que passionné, à l'image de l'interminable crise politique italienne. Car quelle était au départ l'idée des associations de défense des consommateurs lorsqu'elles ont déposé les quatre questions référendaires sur l'audiovisuel ? Avant tout d'accélérer - puisque le Parlement ne semblait pas pressé de le faire - le démantèlement de l'anomalie représentée à leurs yeux par la loi Mammi, le texte qui en 1990 a réglé le partage des ondes, faisant la part belle à Silvio Berlusconi, en raison de ses amitiés socialistes. Celui-ci avait ainsi vu conforté l'empire qu'il s'était taillé à partir de Canale 5, une petite chaîne locale milanaise, à laquelle s'étaient ajoutées deux chaînes en difficulté (Rete Quattro et Italia Uno) qu'il avait rachetées, profitant de l'absence de réglementation dans ce que l'on appelait alors le Far West des ondes.

Un empire si voyant que déjà, en 1984, le tout-puissant leader socialiste Bettino Craxi, alors chef du gouvernement, avait écourté ses vacances pour tirer d'affaire, en promulguant un décret-loi, son ami Berlusconi qu'un petit juge tatillon prétendait empêcher d'émettre.

Quoi qu'il en soit, la loi Mammi en 1990 entérinait le duopole existant, c'est-à-dire trois chaînes nationales à la RAI (télévision publique), trois au même propriétaire privé, la Fininvest de Silvio Berlusconi. La concurrence s'est en fait traduite par un étonnant mimétisme dans le meilleur et souvent le pire (entre autres ces émissions populaires avec paillettes et soubrettes décolletées), tandis que la RAI et la Fininvest s'entendaient à merveille pour récupérer 90% du marché publicitaire italien, avec un avantage net à la Fininvest qui entotalise 65 %. Résultat: hors du duopole Rainvest comme on l'a surnommé, il reste bien peu de place pour les autres télévisions privées, pratiquement toutes locales. Et c'est pour remédier à cette situation et créer un réel pluralisme dans ce secteur, en réduisant également la part du service public (une des questions vise la privatisation de la RAI) que les référendums ont été déposés.

La politique allait vite s'en emparer. Le centre gauche, qui se sentait faible et encore inachevé, a vu dans ces référendums une première occasion d'essayer de bloquer, en réduisant son empire télévisé, Silvio Berlusconi, devenu le catalyseur de la droite depuis son entrée en politique début 1994. Le fondateur de Forza Italia semblait surtout redoutable avant les élections régionales du mois dernier: alors que la gauche craignait que le pôle de centre droit piloté par l'ex-président du conseil ne fasse un très gros score, c'est exacte- ment le contraire qui s'est produit. De son côté, Silvio Berlusconi, écarté du pouvoir fin 1994 et ayant fort à perdre dans ces référendums qui ne lui laisseraient, en cas de victoire du oui qu'une chaîne sur trois et une régie publicitaire (Publitalia) amoindrie, car elle ne pourrait plus gérer la publicité, source essentielle de gains, que sur deux des chaînes Fininvest au lieu des trois, comme elle le fait actuellement, décidait peut-être un peu vite de jouer quitte ou doub

le sur les référendums.

Après quoi, se rendant compte chacun au bout de quelques semaines de campagne qu'ils avaient peut-être joué les apprentis-sorciers et qu'aucun des deux camps n'était vraiment sûr de gagner, la gauche devenue la championne du oui , et la droite celle du non n'ont eu de cesse de chercher un compromis législatif pour éviter les fameux référendums devenus trop imprévisibles. Tentatives qui devaient échouer en dépit de l'aide de Lamberto Dini, actuel président du conseil qui, engagé dans une série de décisions délicates, avait essayé de jouer les arbitres pour calmer le jeu, ne pouvant se permettre un affrontement politique qui aurait compromis le vote des réformes, notamment celle des retraites, au Parlement.

En conséquence le jugement de Dieu aura bien lieu dimanche. Et si d'aventure M. Berlusconi perdait, en dépit de certaines estimations qui lui ont, paraît-il, redonné confiance, non seulement son empire serait réduit, mais il le vendrait sans doute moins cher aux éventuels repreneurs qui se sont fait récemment connaître, tels l'Australien Rupert Murdoch. Enfin, et ce n'est pas négligeable pour un homme qui avait tout misé sur la politique pour sauver ses télévisions, c'est son propre rôle de leader au sein du pâle de centre droit qui serait remis en question. Depuis la défaite de la droite aux régionales et les nouveaux démêlés de la Fininvest avec la justice qui ont notamment conduit en prison le président de Publitalia et bras droit de M. Berlusconi, Marcello Dell'Utri, les alliés du Cavaliere n'hésitent plus à étaler leurs états d'âme.- Silvio Berlusconi serait en perte de vitesse , contreproductif . Des noms circulent même pour le remplacer, au point que, pour couper court aux rumeurs, il a du affirme

r en début de semaine: Je reste en politique, ne comptez pas sur moi pour tout lâcher.

Les douze référendums

du 11 juin

Voici les douze référendums abrogatifs, à l'énoncé parfois nébuleux, sur lequel vont devoir se prononcer les italiens le 11 juin prochain. La campagne s'est focalisée sur ceux qui concernent la télévision et dont l'adoption serait lourde de conséquences pour l'ex-président du conseil et magnat des médias, Silvio Berlusconi.

INSTITUTIONS

Abolition du second tour pour l'élection des maires des communes de plus de 15 000 habitants. Le scrutin à un tour deviendrait la règle pour toutes les communes. TELEVISION

Abolition de la règle permettant à une personne privée de posséder plus d'une chaîne de télévision (la Fininvest de Silvio Berlusconi en possède trois).

Abolition des normes qui autorisent une régie publicitaire à travailler pour plus de deux chaînes nationales (Publitalia qui distribue la publicité de la Fininvest travaille avec les trois chaînes du groupe). Abolition des règles qui autorisent l'interruption de films et spectacles télévisés par des spots publicitaires (un énorme manque à gagner pour les chaînes berlusconiennes qui saucissonnent les films). Abolition du statut public de la RAI (ce qui ouvrirait la voie à une privatisation).

SYNDICATS

Abolition des dispositions instituant la retenue sur salaire des cotisations syndicales.

Abolition de l'article du statut des travailleurs privilégiant les confédérations les plus significatives sur le plan national pour la représentation syndicale sur le lieu du travail.

Remplacement des confédérations les plus significatives par la notion de confédérations signataires de contrats collectifs.

Extension des conséquences des deux référendums précédents aux

travailleurs du secteur public.

COMMERCES

Abolition des normes qui interdisent l'ouverture des magasins en nocturne et les jours fériés (certaines forces catholiques le voient d'un mauvais oeil).

Abolition des limites quantitatives que chaque commune peut imposer sur l'octroi des licences pour les commerces.

DROIT

Abolition de la relégation pour ceux qui sont suspectésd'appartenir à la Mafia (un référendum auquel la Ligue tient beaucoup car c'est souvent dans le nord que sont envoyés les mafieux pour couper leurs liens avec la Sicile).

 
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