SOMMAIRE: Le Parlement européen discute d'une éventuelle affectation de fonds pour venir en aide à la population afghane. Pannella intervient pour déclarer son appui à cette proposition et pour souligner que le budget de la Communauté ne concède au Parlement européen que de pauvres moyens pour la lutte contre la faim et le sous-développement, ce qui ne correspond ni à l'étendue des problèmes ni à l'importance du Parlement européen (18-01-80).

M. Pannella. - (I) Monsieur le Président, je remercie Sir Fred Warner de son rapport parce que je crois qu'il est de notre devoir de prêter attention à ce problème. Je voulais simplement indiquer que la situation du budget de notre Communauté apparaîtde plus en plus inadéquate, tant en ce qui concerne ces interventions exceptionnelles destinées à faire face à la guerre alimentaire - car il s'agit bien en effet de cela - à laquelle nous assistons dans le monde, que pour faire face à la création de structures efficaces de développement. C'est pourquoi la proposition qui est faite et que, bien entendu, nous appuyons, de débloquer 150 000 unités de compte - proposition sur laquelle la commission des budgets a émis un avis favorable ces jours derniers - me semble davantage être un témoignage de notre bonne volonté qu'une aide à la hauteur de la gravité de l'agression et de la tragédie.

Il convient une fois pour toutes - je crois - de nous demander si nous devons accomplir de bons gestes, faire nous aussi une bonne action quotidienne, ou si nous devons en réalité chercher à faire face aux problèmes qui surviennent de façon dramatique dans le monde d'une manière qui corresponde à la dignité et à l'importance, également financière, commerciale et civile, du Parlement européen.

Par conséquent, en ce qui me concerne, je souhaite simplement que les informations que nous recevrons de la Commission puissent au moins nous donner l'assurance que ce peu qu'il nous est possible de faire pour le moment sera fait intégralement; je souhaite ensuite que le conflit budgétaire en cours avec le Conseil ait une issue quelque peu différente de celle que nous avons connue dans le passé. Je ne crois pas que la présidence italienne ait débuté sous de bons augures, mais je souhaite qu'au cours des prochains jours et des prochaines semaines tant en ce qui concerne le Fonds d'aide au développement que le Fonds d'aide régionale nous connaissions, pour 1980, une situation budgétaire totalement différente.

Donc, Monsieur le Président, je souhaite simplement exprimer au nom de mes collègues radicaux italiens, non seulement notre appui à ce rapport et à cette proposition, mais aussi le souhait que nous serons, au cours des prochaines semaines et des prochains mois, en mesure d'intervenir en tant que Communauté européenne d'une manière qui corresponde davantage à la gravité des tragédies politiques et économiques auxquelles notre monde est confronté.