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Negri Giovanni - 1 ottobre 1988
Pas de 1992 sans 1989
de Giovanni Negri

(La Stampa - Turin - lundi 26 septembre 1988)

SOMMAIRE: Le PE a approuvé une résolution qui demande aux Parlements Nationaux d'agir immédiatement afin que soit garanti dès les élections de 1989 le droit d'un citoyen de la Communauté de se porter candidat dans tous les Etats-membres. En suite il a approuvé une autre résolution qui sollicite la célébration d'un référendum consultatif sur les Etats-Unis d'Europe et sur les pouvoirs du Parlement européen. L'auteur remarque qu'il y a un grand silence de la part des Chefs d'Etats à cause de la division interne en deux groupes: ceux comme Margaret Thatcher qui ne veulent que l'Europe économique et ceux qui croient que la naissance d'un Europe sans institutions démocratiques européennes soit dangereuse.

(Nouvelles Radicales N.6 - octobre 1988)

Le Parlement de Strasbourg divisé en deux. D'un côté ceux qui se reconnaissent dans la ligne de Margaret Thatcher qui demande le seul abattement des barrières économiques, de l'autre ceux qui considèrent dangereux la réalisation d'un marché unique en l'absence d'institutions démocratiques.

Un anglais pourra se porter candidat en Italie ? Et un portugais au Danemark, en France ou dans n'importe quel autre pays de la C.E.? Le 16 septembre dernier le Parlement Européen a dit oui, demandant aux gouvernements des douze d'agir immédiatement afin que soit garanti dès les prochaines élections européennes de 1989 le droit d'un citoyen de la Communauté de se porter candidat dans tous les Etats membres. La résolution, approuvée à Strasbourg par une majorité sans précédent (303 députés sur 518, appartenant à tous les groupes politiques et de toutes les nationalités) confirme l'image inédite d'un Parlement décidé à "agir politiquement" et rompant avec cette fonction de caisse de résonance, privée de pouvoirs effectifs, dans laquelle il a été confiné jusqu'ici.

Les députés européens demandent la convocation d'Etats Généraux d'Europe

La chronique des derniers mois confirme cette tendance. Le 16 mai 1988, avec l'assentiment de 278 députés, l'Assemblée de Strasbourg réclame la naissance d'un authentique Parlement et d'un Gouvernement Européen responsable devant elle. Ce sont les pierres angulaires d'un Etat de Droit qui, sur le plan continental, est encore tout à inventer. Les députés revendiquent plus de pouvoirs, la tâche de mettre au point un nouveau traité d'union politique européenne (un rôle d'assemblée constituante pourrait-on dire), ils demandent la convocation en juillet 1989 d'Etats Généraux d'Europe, un accord de tous les parlementaires européens et des parlementaires nationaux de tous les pays de la C.E. pour élire directement les présidents de la Commission et du Conseil (le gouvernement) désignés par contre jusqu'à maintenant par les Etats membres.

Le 16 juin 1988: une majorité de 268 députés européens vote une autre résolution. Le Parlement européen sollicite la célébration d'un référendum consultatif sur les Etats-Unis d'Europe et sur les pouvoirs du Parlement européen, référendum à convoquer en même temps que les prochaines élections européennes pour sonder les opinions et les humeurs des citoyens. C'est à la suite de ces deux précédents significatifs que se produit le troisième acte politique significatif du Parlement, signe inéquivoque de sa volonté de mettre en route la réforme institutionnelle européenne mais aussi symptôme d'un conflit destiné à exploser au sein des institutions communautaires et peut-être même au sein des partis et des opinions publiques nationales.

Les Chefs d'Etat et de gouvernement ont réagi par un silence chargé d'hostilité

Les Chefs d'Etat et de gouvernement et le Conseil de la C.E. ont en effet réagi par un silence chargé d'hostilité envers les revendications d'un Parlement qui commet à leurs yeux un délit de "lèse majesté": ainsi en est-il advenu à Hanovre lors du dernier Sommet européen, et beaucoup laisse penser que le scénario se représentera en décembre lors du Sommet de Rhodes.

Les raisons d'une telle attitude doivent en réalité se rechercher dans le profond embarras du Conseil à tailler le noeud d'une confrontation non résoluble à coups de médiation. D'un côté nous trouvons les partisans d'un "1992 sec", de l'autre - et il ne semble pas qu'il s'agisse d'un pur jeu cabalistique - ceux qui répondent "pas de 1992 sans 1989".

Les premiers trouvent leur champion en Margaret Thatcher

Les premiers trouvent leur champion en Margaret Thatcher, qui a le courage de dire tout haut et tout net ce que les autres pensent tout bas et désirent en silence: ils veulent le "1992" pour avoir la libre circulation des biens et des capitaux, la chute des seules barrières économiques afin que les investissements (britanniques ou non) profitent de marchés bien plus étendus. Pour eux le reste doit rester inchangé et il ne s'agit donc surtout pas de parler de monnaie unique, de banque centrale, de Parlement et de gouvernement européens. Une musique très douces aux oreilles de beaucoup. L'eurocratie qui a accumulé en trente années de vie communautaire une belle portion de pouvoir, les appareils bureaucratico-diplomatiques des Etats nationaux rétifs à la perspective de leur propre affaiblissement, les grands centres d'intérêt désireux de libre marché sans institutions libres et encombrantes.

Un marché unique sans institutions démocratiques uniques serait insensé et dangereux

A ceux-là s'opposent tous ceux qui considèrent au contraire insensé et dangereux d'arriver au marché unique sans institutions démocratiques uniques, en pratique sans les Etats-Unis d'Europe. A travers également les actes politiques d'un Parlement qui veut donner sens à son existence (des conservateurs anglais aux communistes grecs, bouleversant également le schéma "droite-gauche"), ceux-ci réclament pour 1989 la naissance d'institutions démocratiques européennes et l'affirmation de droits concrets communs à tous les citoyens du continent. C'est un match fascinant, destiné à marquer le visage de notre continent pour les prochaines décennies.

 
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