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Pannella Marco, G.U.C.E. - 14 giugno 1990
DEBAT SUR L'AFRIQUE DU SUD

SOMMAIRE: L'Assemblée plénière discute de la politique à adopter par rapport l'Afrique du Sud, et en particulier de quelques propositions d résolution qui réclament l'aggravation des sanctions contre l'Afriqu du Sud. Marco Pannella maintient qu'au contraire il est nécessair d'appliquer une politique de réduction progressive de ces sanction et fait savoir que tant Mandela que le Congrès National Africain n'ayant pas embrassé la non-violence ni comme méthode ni comm fin, ne fournissent de garanties démocratiques. (14-6-90)

Pannella (NI). - Monsieur le Président, mes chers collègues; quelle belle assemblée pharisienne nous formons avec nos chemises blanches et nos cravates rouges! Vingt-sept ans de taule. Voilà longtemps que nous essayons d'empêcher que ce soit vingt-sept ans, on a essayé que ce soit quinze, que ce soit dix, mais est-ce que vingt-sept ans de taule font un démocrate ou font un homme d'Etat?

Nous avions les 80% des prisonniers du fascisme en Italie qui étaient des héros, et des héros de notre parti communiste et des héros de la résistance. Si nous avions suivi leur choix, parce qu'ils avaient fait quinze ans ou vingt ans de taule, nous aurions choisi le stalinisme et nous aurions choisi la poursuite des crimes d'antan. (Protestations)

Il est bon, lorsque les tripes parlent, de dire des vérités que vous n'avez plus le courage de dire lorsque vous parlez d'une façon raisonnable.

Monsieur le Président, sanctionner la politique sudafricaine en 1990, comme on sanctionnait ou on voulait sanctionner la politique sud-africaine en 1985, c'est de la démence politique. C'est débile! Continuez!

Lorsque, hier, à M. Nelson Mandela, - non, à Mme Mandela, j'ai demandé si le passage à la démocratie et à la nonviolence était une concession hypothétique à l'ennemi de la part de l'ANC ou si ce n'était pas plutôt une nécessité de grandir pour l'ANC et l'Afrique du Sud, M. Mandela n'a pas répondu. Est-ce que nous n'avons pas appris, vous n'avez pas appris, complices des pires crimes de l'histoire depuis trente ans? Et maintenant en Chine, pour le Tibet, Extrême-Orient, et toujours, et même vers les visages humains de Fidel et des autres, soi-disant gens de gauche.

Est-ce que vous n'avez pas appris que s'il est bon d'être violent et de tuer comme collaborateurs ses semblables et ses amis pour prendre le pouvoir, il est alors moral de garder la violence pour garder le pouvoir? Vous êtes en train de parcourir le chemin de honte, de complicité de crimes par lâcheté envers ceux que vous estimez faibles - les Africains du Sud - et par lâcheté envers les puissants, comme la Chine, contre laquelle vous ne vous élevez pas, alors que le Tibet est traité comme il est traité. Et sur Pol Pot et les autres, vous faites bien des complaintes, mais vous n'agissez pas. (Protestations)

Non, à partir d'aujourd'hui, il faut que la Communauté lance un processus de réduction des sanctions, immédiatement. Un processus, c'est la réponse du dialogue et de l'honnêteté. Pour le reste, vous êtes des politiciens cyniques et vous ferez encore une fois le malheur de la gauche comme le malheur de la démocratie.

 
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